Voreppe Avenir

Budgets 2018

euros

Conseil municipal du 15 février 2018


Plusieurs points de ce budget ne nous conviennent pas et restent hautement discutables, tant sur la sincérité, la forme que le fond.

Nous nous sommes abstenus sur ce vote.

Retrouvez ci-après l’intégralité de notre intervention expliquant notre vote


La présentation d’un budget est toujours un moment fort. Il traduit autant les choix politiques par la répartition des crédits que l’approche de la conduite des projets pour l’intérêt général.

Les budgets qui nous sont présentés souffrent de défauts autant sur la forme que sur le fond que nous avons soulevés en commission.

Laurent_GODARD

Concernant le budget Voreppe Chaleur Bois, nous souhaitons que le temps de travail du directeur, aujourd’hui financé sur le budget de la commune soit refacturé à la régie. Voreppe Chaleur Bois trouvera inévitablement son équilibre à terme et il n’est pas normal que la collectivité ne facture pas ce temps de mise à disposition. Sans cela, vous créez effectivement le flou que vous dénonciez lors de sa mise en place. Il n’est pas normal qu’un service censé être équilibre par les clients soit financé par la collectivité.

Concernant le budget du Cinéma, nous considérons la prévision des recettes comme très optimiste voire insincère. L’enjeu du nouveau cinéma était de doubler les entrées pour réduire la subvention d’équilibre et surtout d’avoir une deuxième salle sous peine de disparition du cinéma. Malgré le coût important de la réfection (accru également parce que la région n’a pas honoré ses promesses), nous soutenons ce projet

Le cinéma constate a priori une hausse de sa fréquentation sur ce début d’année. C’est une très bonne nouvelle mais on ne peut tirer aucune conclusion. Attrait de la nouveauté, curiosité, conjoncture de sortie des films … personne à ce jour ne peut affirmer une pérennité de cette dynamique (on a déjà eu ce genre de hausses par le passé). C’est en ce sens qu’une personne a été embauchée pour aider la municipalité à établir une stratégie pérenne. Alors que la programmation a redémarré depuis deux mois, nous n’avons à ce jour eu aucune présentation d’une stratégie, d’un plan d’action, ou d’une quelconque action d’envergure engagée.

Néanmoins, le budget compte sur un doublement des entrées dès la première année, à 38 000 entrées, soient des recettes de 190 000€ (sans diminution de la subvention d’équilibre d’ailleurs). Si l’objectif est louable, il aurait été plus sain de prévoir la montée en régime progressive (et déjà ambitieuse) sur au moins 2 exercices, par exemple cette année à 30 000, et 35 000 l’année prochaine. Cela permettrait de se donner les moyens d’asseoir la stratégie de fidélisation et que le cinéma trouve un positionnement pérenne.
Sans ce travail de fond qui prend du temps, on atteindra peut être une partie des objectifs mais on n’aura rien résolu. Il est à notre sens important de se donner le temps de construire quelque chose de solide et de ne pas viser coûte que coûte l’affichage d’un objectif qui ne serait pas durable.
Et bien sûr, si cet objectif n’est pas atteint, nous devrons apporter une subvention d’équilibre bien supérieure en fin d’année.

Concernant le budget principal, il acte plusieurs points, dont certains à l’ordre du jour de ce conseil, avec lesquels nous sommes en désaccord.

Je commencerai par une remarque technique.

Le projet du centre-bourg acte la vente de la villa des arts et de l’ancienne mairie. Vous allez lancer la consultation des projets en affichant qu’il n’y aura pas de prix minimum de vente. Nous pouvons comprendre la démarche, elle a permis par le passé l’émergence du projet Catherine Barde
Par contre, d’un point de vue budgétaire vous ne pouvez pas à la fois afficher « pas de prix minimum de vente » et inscrire des recettes d’investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros pour équilibrer votre budget. En effet, à l’extrême, la vente peut se faire à l’euro symbolique Un budget sincère devrait inscrire les recettes nécessaires dans un emprunt d’équilibre, que les recettes liées aux ventes viendraient réduire ensuite.

Evoquons à présent les projets.

Le pôle d’échange fait partie de ce budget. Nous reviendrons sur le fond lors de la délibération dédiée, mais nous regrettons que l’entrée des camions Vicat par leur entrée naturelle de l’avenue du 11 novembre n’ait pas fait partie des études comme nous l’avions demandé. Sans cette étude objective par le cabinet, dans un contexte global et d’évolution à long terme du secteur, on ne peut vraiment affirmer l’utilité de la nouvelle voirie qu’il faut financer à hauteur de plusieurs centaines de milliers d’euros.

D’autres projets de votre Plan pluriannuel d’investissement (PPI) font partie de ce budget. Nous demandons une nouvelle fois que vous nous fassiez une présentation d’ensemble sur plusieurs années de ce PPI et non des visions saucissonnées lors de chaque présentation de budget. Ainsi nous pourrions voir apparaître, par exemple, les projets liés à la restructuration urbaine de boug-vieux indiqué par Olivier Goy lors du débat d’orientation budgétaire. Nous constatons que ce n’est encore pas le cas cette année et que l’on nous parle simplement de 1 M€ sur les 7 M€ qui nous lient par contrat aux autres intervenants sur le quartier.

J’arrêterai là pour les investissements …

Concernant la politique jeunesse, nous avons soutenu l’opération des médiateurs pendant la période estivale. Comme nous l’avons exposé en commission, et cette vision a reçu un assentiment , ce premier pas se doit d’être étendu pour en faire un pivot important de la politique de prévention. Nous attendons que cette action, nécessaire l’été, soit étendue au printemps dès les beaux jours et déborde sur les premières semaines de la rentrée. De surcroît, il apparaît nécessaire d’inscrire cette démarche dans la durée sur plusieurs années pour accompagner une tranche d’age complète.
Vous proposez de reconduire peu ou prou le même budget avec des adaptations mineures. Cela ne nous apparaît pas la hauteur des enjeux.

Vous prévoyez également la baisse de financement par rapport à ce que prévoit la convention d’objectif de la MJC. Vous avez annoncé cette baisse sans pour autant avoir rediscuté le contenu. Nous ne cautionnons pas cette manière de faire : discuter des objectifs, acter le budget nécessaire à leur réalisation et ensuite venir dire « ha ben non, en fait on va vous donner moins cette année »

Enfin, pour finir, nous constatons qu’il n’y toujours aucune inscription dans une démarche appuyée de mutualisation avec l’intercommunalité. Vous avez dit préférer attendre que cela se mette en place pour rejoindre le mouvement après. C’est votre choix mais pour nous une erreur majeure car prive Voreppe d’avoir son mot à dire pour que ses besoins spécifiques soient intégrés. On ne pourra ensuite que subir. Je prendrai l’exemple du renouvellement du marché de la téléphonie. Il se trouve qu’il va être également mis en chantier au pays voironnais avec une mutualisation des communes qui le souhaitent. Vous préférez partir seul, sans même échanger sur les besoins, quitte a rejoindre plus tard. C’est passer à coté de l’opportunité de construire et pose Voreppe en consommateur de service plutôt qu’en acteur de l’intercommunalité dont elle est pourtant la deuxième ville. Avec cette attitude, la mutualisation des médiathèques, que vous jugez pourtant intéressante pour Voreppe sur beaucoup de points, n’aurait jamais vu le jour.

Pour conclure, plusieurs points de ce budget ne nous conviennent pas et restent hautement discutables, tant sur la sincérité, la forme que le fond. Nous vous en laissons l’entière responsabilité et nous abstiendrons sur le vote.


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