Conseil municipal du 23 novembre 2023
Les églises du centre-bourg (romane du XIIème siècle et St-Didier) ont besoin des travaux, de mise en sécurité et de traitement contre les infiltrations d’humidité.
Les 2 délibérations proposées engagent un budget de 2,5 M€, un budget à mettre au regard des besoins de rénovation de nombreux autres bâtiments publics. L’investissement dans l’entretien de nos bâtiments a été drastiquement réduit depuis plusieurs années (un déficit budgétaire structurel d’au moins 300 000 € par an pour faire face aux besoins quotidiens).
Les subventions sont relativement importantes, certes, mais nous regrettons que le financement par mécénat, pourtant promesse de campagne, n’ait même pas été évoqué dans l’élaboration du projet.
Chaque membre de notre groupe a voté librement en fonction de son regard, forcément partagé, sur cette question (2 pour, 2 abstentions, 1 contre).
Ce n’est pas la volonté de ne pas entretenir ce patrimoine communale qui s’est exprimée, mais le manque de travail de la majorité et de perspectives sur d’autres besoins urgent en terme de rénovation. C’est ce questionnement que porte Guillaume dans ses propos.
Je voudrais vous faire part de mon étonnement, en tant que nouvel élu, et au vu de l’image que j’ai des besoins de Voreppe, sur ces 2 580 910 € d’argent public – dont plus d’1 million qui reste à la charge de la commune si toutes les subventions attendues sont bien accordées – concernant la réhabilitation des églises Romane et Saint Didier.
Certes, il y a un besoin de mise en sécurité qui doit être résolu. Ici, les travaux couvrent bien plus que le péril imminent.
Certes, l’entretien de notre patrimoine, y compris religieux, est à la charge des communes, et l’état met ses collectivités devant des situations de choix difficiles.
Certes, le Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI) actuel prend en compte une provision pour les travaux sur les églises.
Pourtant les besoins d’investissements sur les bâtiments publics sont nombreux et en constante augmentation :
- expertise en cours sur les gymnases (fuites diverses, danger des chutes de matériaux du toit, besoin de remise aux normes thermiques);
- recherche d’un lieu pour le centre aéré ;
- nouvelles tranches de travaux sur le toit de la piscine ;
- écoles qui tombent en ruine (Pour le cas du groupe Achard : moisissures, infiltrations d’eau, fissures, chutes de parement, réfectoire inadapté aux effectifs – ce diagnostic étant partagé par l’architecte en charge de l’analyse des besoins du centre aéré) ;
- la salle Armand-Pugnot en centre ville avec ses parties condamnées ;
- la salle des fêtes du Chevalon
- sans parler du mur d’investissement qui s’annonce pour la rénovation énergétique de tous les bâtiments municipaux pour faire face aux enjeux climatiques.
Il n’empêche, la municipalité fait ici le choix de ne pas remettre à jour son plan d’investissement. Elle fait le choix, tête baissée, de mettre plus de 2 M€ sur la table pour rénover partiellement les églises.
Si les dépenses de mise en sécurité peuvent s’entendre, il nous semble que de tels montants qui vont au-delà viennent mettre en péril le traitement des urgences sur les bâtiments utilisés tous les jours par nos enfants, nos ados, et les voreppins. Car nous savons que l’argent magique n’existe pas, les sommes dépensées ici (sans même avoir réfléchi à une mutualisation des usages – demandée en commission) ne seront pas disponibles demain pour les réhabilitations dont notre commune a besoin.
En conséquence, la construction d’un centre aéré est remise en question, on décline des demi-mesures dans les écoles (un réfectoire qui viendrait remplacer une salle de motricité en maternelle, ça fait des économies), on rafraîchit à minima le Chevalon, on temporise… jusqu’à quand ?
Malgré les demandes du groupe Voreppe Avenir, il n’y a toujours pas de plan d’action chiffré et priorisé associé à l’état des lieux des besoins de travaux sur les bâtiments municipaux – qui pour partie se détériorent rapidement faute d’entretien.
Parce que ce choix de priorisation et l’intensité de cet investissement ne semble pas conforme à l’intérêt collectif des voreppins ni en adéquation de nos moyens, je voterai contre cette délibération.