Conseil municipal du 3 février 2022
Les grandes masses présentées sont conformes à ce que nous avons évoqué lors du débat d’orientation budgétaire. Et nos interrogations demeurent.
Notre capacité de désendettement se rapproche très fortement du seuil de vigilance des finances publiques de 8 années (on est à plus de 7).
Voreppe conserve une trésorerie très importante qui traduit une non réalisation des projets et une capitalisation de 5 M€.
Ce budget ne montre aucune action forte visant à résorber ces retards. Ce sont pourtant des projets que vous avez inscrits au budget et donc jugés nécessaires.
Vous nous dites de faire le choix de pré-financer avant de réaliser les travaux du PPI.
Mais on voit les limites de cette stratégie sur votre mandat précédent où aucun investissement structurant n’a été fait sous prétexte de financer l’école Debelle sur ce mandat. Au final, cela n’a dégagé que 1,5 M€ et il a fallu tout de même emprunter une très forte somme pour boucler le budget.
De surcroît, cet argent mis de coté ne rapporte rien et se dévalue au minimum de 2 % par an.
Là, les voreppins perdent 100 000 € / an.
Autant de nos impôts …
Concernant nos recettes, le budget fait état d’une baisse de nos produits de services principalement sur le restaurant scolaire.
Pour le restaurant scolaire, vous avancez que c’est dû à une baisse du Quotient Familial moyen des enfants qui fréquentent le restaurant.
Vous ne fournissez malheureusement pas d’explication à ce changement. Juste un constat et un ajustement budgétaire fataliste.
Mais cette baisse amène pourtant à se poser la question de la stratégie alimentaire et du rapport qualité/prix de notre offre.
Malheureusement, sous prétexte d’avoir passé le marché de la restauration scolaire pour plusieurs années, il n’y a plus de travail de fond. La CAPV finance pourtant des actions d’accompagnement pour discuter avec les prestataires, sans parler de la stratégie alimentaire inter-territoriale mais Voreppe n’en fait pas partie. C’est très dommage.
Concernant la résidence Charminelle, le budget acte une très forte augmentation des loyers de +3.10% qui pourrait être refusée par le département qui doit donner son aval. L’indice de révision des loyers est de 1,6% et c’est déjà beaucoup pour des retraites qui elles n’évoluent pas. Et Charminelle, ce n’est pas les plus fortes retraites, loin de là.
Cette augmentation semble due à une perte de réserves liée au COVID et parce que le foyer logement serait moins occupé.
Mais est ce aux locataires de payer ? Ce serait bien la seule structure dont les loyers évoluent en fonction nombre de logements occupés !
Le budget a d’ores et déjà inscrit une réserve financière si vous ne pouviez pas appliquer la très forte augmentation de plus de 3% que vous désirez.
Donc un équilibre budgétaire est tout à fait possible sans avoir à étrangler les locataires et en restant dans une augmentation normale et modérée des loyers
Mais vous ne voulez pas faire ce choix d’emblée et préférez tenter le coup de l’augmentation de +3.10% ….
Sur un autre sujet, nous constatons que vous avez supprimé le versement de la deuxième tranche de 20 000 € aux Foxes. Cela se fait en catimini, sans bilan de l’utilisation des premiers 20 000 € versés. On vous a connus bien plus scrupuleux sur d’autres versements de subvention et leur utilisation ….
Pour faire écho au précédent conseil municipal, sur le projet d’établissement de l’école de musique et le financement de ses projets sur l’année, vous nous aviez renvoyés au budget.
Nous y voilà. Donc, au-delà des actions ponctuelles que nous verrons dans de prochaines délibérations, quelle sont les moyens annuels fournis pour le financement des projets de l’école de musique ?
Concernant l’entretien courant de nos équipements, nous ne rentrerons pas dans le détail ligne à ligne mais tenons à souligner quelques points.
— on notera une modification sur le coût de démolition du centre aéré qui passe du simple au double puisque l’on atteint les 80 000 € alors que la présence d’amiante était connue et que nous avions signalé cette sous-estimation en commission
– vous mettez l’entretien des routes dans le PPI. Soit ; Bien que ce soit de l’entretien courant, c’est votre choix.
Par contre, puisque que ces travaux sont inscrits dans le PPI, nous regrettons que ces projets ne se concentrent que sur la réfection du goudron des routes et n’intègrent pas les nécessaires réflexions globales et concertées sur la végétalisation et les cheminements par exemple.
— Le City du parc Lefrançois a brûlé après plus de 15 ans de bons et loyaux services, et nous condamnons ces actes (d’ailleurs, les auteurs ont ils été identifiés ?).
Quoiqu’il en soit, il faut le remplacer et nous en sommes d’accord malgré une somme d’environ 45 000 €. Mais pour économiser 5 ou 6 000 € vous avez fait le choix d’une structure en béton et acier plutôt que bois qui pourtant avait toute sa pertinence dans ce lieu emblématique du parc Lefrançois.
Nous ne sommes pas contre des équipements plus urbains, mais à d’autres endroits de la ville ; là où le contexte s’y prête. D’ailleurs, nous déplorons que cette réflexion d’équipements de proximité et décentralisés pour nos jeunes ne soit pas abordée de manière plus approfondie et systématique (oui, il va y avoir deux panneaux de basket devant le collège sur l’espace Samuel Paty, mais quid du Chevalon, de Chapays, du centre bourg …). Il y aurait tant à faire pour nos ados et jeunes adultes.
— Une toute petite somme de 4 000 € est positionnée sur l’Arcade ; Autant dire de l’entretien très courant.
Il y a une demande récurrente de certains clubs pour des rideaux occultants dans l’annexe car l’éblouissement des fenêtres empêche la pratique de certains sports demandant de lever le regard. Cette demande ne semble pas avoir été entendue cette année encore.
Une fuite assez conséquente du toit de l’annexe de l’arcade a été signalée. Elle gêne la pratique sportive et est même dangereuse à cause d’éventuelles glissades. Là encore, ces travaux ne sont pas pris en compte.
Vous nous avez dit que ce serait traité après l’audit des toitures des bâtiments de la commune ;
En attendant, ça fuit et le terrain est inondé.
Et pour cet audit des toitures, nous espérons que cette fois l’isolation des bâtiments sera prise en compte si il y a de grosses réparations prévues.
Nous avons encore l’exemple du gymnase Pigneguy il y a à peine quelques années où vous avez refait la toiture mais avez refusé le budget pour faire une isolation thermique correcte en profitant des travaux. Un gâchis.
On peut s’afficher vertueux et ambitieux en matière d’énergie, mais il faut que ce soit suivi d’effet notamment sur l’isolation des bâtiments
En conclusion, nous voterons contre ce budget primitif
Régie du cinéma
En ce qui concerne le cinéma, nous ne pouvons qu’espérer comme vous qu’il va retrouver une fréquentation plus normale.
Il faudra cette année travailler à l’élargissement des publics comme le potentiel de Centralp’ et l’adaptation des horaires, voire des synergies avec nos commerçants.
En tout état de cause, la fréquentation semble repartir. Souhaitons que cette dynamique se poursuive, valorisant ainsi les efforts du personnel de notre cinéma. Merci à eux.
Sur un point un peu plus technique, nous avons demandé il y a maintenant 2 mois, le revenu net par entrée. Dommage de ne toujours pas avoir cet indicateur pourtant jugé pertinent en commission.
Nous voterons ce budget.
Régie Voreppe Énergies Renouvelables
Le budget intègre des recettes supplémentaires dues aux nouveaux abonnés mais aussi par une augmentation des tarifs.
En ces temps de très forte augmentation de l’énergie nous ne pouvons que nous féliciter d’avoir , sous le mandat de Jean Duchamp, lancé la réalisation de la chaufferie bois au début des années 2010, malgré les fortes réticences de certains ici présents. Que n’avons nous entendus ! Que nous allions mettre Voreppe sur la paille ! Livrée en 2014, elle montre encore plus aujourd’hui tout son intérêt.
Nous sommes très satisfaits qu’elle ne fasse plus débat aujourd’hui et que des élus s’en attribuent jusqu’à sa paternité.
Mais, même si ses tarifs sont beaucoup moins dépendants de la flambée des énergies fossiles, ce n’est pas une raison pour appliquer aveuglement des augmentations de tarif, même modérées, et nous resterons vigilants à ce que toute augmentation reste justifiée.
Vous nous avez indiqué envisager, lors du vote de l’augmentation des tarifs de 2 %, de faire de nouvelles augmentations en cours d’année suivant la situation. Nous vous avons proposé a l’inverse de vous engager sur le même principe à annuler la hausse des tarifs de 2 % si cela était possible en cours d’année.
Bien que de principe, vous avez refusé cette approche, nous regrettons que vous n’envisagiez les choses que dans un seul sens. Nous rappelons que les travaux du réseau de chaleur sont financés par l’emprunt et son remboursement par les nouveaux usagers, donc la régie n’a pas vocation à faire des bénéfices et conserver de la trésorerie pour ses investissements.
Sur la prospective des évolutions de tarifs, nous constatons un manque de visibilité sur l’intégration des hausses des matières premières. Pourtant nos délégataires, adossés à de grands groupes, ont ces prospectives, tant sur le bois que sur le gaz. Vous ne les avez pas interrogés sur l’évolution de court terme et c’est dommage.
Enfin, la régie s’est étendue aux autres formes d’énergies renouvelables avec un changement de ses statuts. Nous attendons toujours la présentation d’une stratégie globale ou le démarrage des réflexions pour les chauffe-eau solaires sur le toit de la chaufferie principale, les panneaux solaires sur les bâtiments publics …
mais n’en doutons pas, cela viendra en son temps …. au coup par coup
Nous nous abstiendrons sur ce budget.