Tribune juin 2024

Centre de loisirs : tout ça pour ça…

Lors de la réunion publique du 29 mai dernier, les Voreppins présents ont pu découvrir le projet du nouveau centre de loisirs.

Ce projet, issu d’un travail de réflexion dans le cadre d’un comité de pilotage de qualité, a permis nous dit-on d’étayer un « choix raisonné ».

Il y a eu un choix, en effet ; mais raisonné, loin s’en faut.

En bref, le projet de près de 5 M€ propose une rénovation de l’école élémentaire Debelle avec quelques salles d’activité dédiées au centre de loisirs. Pour rappel, le budget provisionné en 2023 était de 2,5 M€.


Tout ça (mobilisation de tout ce qui reste de capacité d’investissement sur la fin du mandat et au-delà ; travaux en site occupé pour les écoliers de Debelle sur 2 ans ; annexion des salles de classes d’accès de plain pied pour l’accueil de loisirs)… pour ça : un centre de loisirs peu visible, derrière l’école, avec peu de zones végétalisées et arborées.

Considère-t-on que faire un centre aéré dans une école, dans un espace très minéral, va vraiment faire revenir les enfants partis au Fontanil ?

« L’épanouissement de nos jeunes » se mesure-t-il à des locaux dorés ou à un projet pédagogique motivant ? En réunion publique, le débat a tourné sur comment des nuitées pourraient s’organiser à la Rigonnière: mais pourquoi ne pas commencer par cela ? Si le but est réellement de faire sortir les enfants du centre, n’est-ce pas trop cher payer pour un camp de base ?

A défaut du contenu, parlons bâtiment :

  • Au delà des mises aux normes (sécurité, thermique), certains choix nous apparaissent coûteux et superflus. Les jeunes seront-ils plus épanouis grâce à une double galerie avec rehausse de l’ascenseur estimée à quelque 500 000 € HT?
  • La mutualisation (associatif, culturel) prévue dans le cahier des charges est tombée dans les oubliettes !

Positionner le centre de loisirs dans l’école Debelle est un effet d’aubaine pour la rénovation du groupe scolaire. Mais pas un mot sur les diagnostics montrant que d’autres bâtiments scolaires sont dans un bien plus mauvais état. Au vu de ces dépenses, la municipalité aura-t-elle encore les moyens financiers d’assumer les autres réhabilitations nécessaires ?

Alors que la prospective financière à court et moyen termes montre une réduction drastique de notre capacité d’autofinancement à partir de 2026, le projet présenté nous semble démesuré.

Pourquoi ne pas enfin travailler sur un projet pédagogique, d’animation de qualité pour que cet espace puisse être un lieu de vie collective, de découvertes, de partage enrichissant pour chacun ?