Conseil municipal du 19 juin 2014
Nous avions mis en place en 2009 à Voreppe, 4 Conseils de quartiers qui ont construit petit à petit leur identité. La nouvelle municipalité choisit de supprimer ces conseils pour créer 6 Comités de quartier.
Si le maintien de telles instances d’échange entre la municipalité et les citoyens est une bonne chose, certaines modifications vont toutefois en changer profondément la nature.
Les missions
Les Conseils de quartier avaient mis en place un fonctionnement équilibré, et traitaient des divers aspects de la vie à Voreppe sans restriction aucune : vie locale et de proximité, grands dossiers sur lesquels ils pouvaient demander des informations et formuler un avis. Ils étaient aussi un lieu de formation citoyenne.
La volonté affichée par la nouvelle municipalité de centrer l’action des Comités de quartier sur des questions de proximité uniquement, va détruire cet équilibre entre les « petites choses essentielles de la vie » et la vision plus large sur l’aménagement du territoire.
Certes, la municipalité assure que d’autres dossiers pourront être traités. Mais il sera plus difficile de débattre sur des sujets qui ne rentrent pas dans les objectifs prioritaires.
Et pourtant, comment traiter les problèmes du quotidien sans vision globale ? Une action sur un quartier peut avoir des répercussions sur le reste de la commune et seule la confrontation des points de vue peut les faire émerger. Nous pouvons citer en exemple toutes les modifications de circulation dans un quartier.
Et si les conseillers de quartiers veulent se saisir de dossiers plus large, comme le PLU, la coupure verte, les transports, seront-ils accompagnés ou bien renvoyés à d’autres instances consultatives plus dispersées ?
La promenade urbaine du 3 juillet 2014 pour la réalisation du pôle d’échange est tout a fait significative de la manière de « consulter » de la nouvelle majorité : enjeu urbain majeur pour tous les habitants de Voreppe, seuls les riverains proches de la gare ont été sollicités pour échanger sur ce projet. Aucun -ancien- conseiller de quartier n’a été officiellement informé de cette action. Même s’ils sont officiellement en sommeil, les Conseillers de quartier sont avant tout des citoyens voreppins. Et au-delà, c’est l’ensemble de la population et notamment les usagers des transports en commun qui auraient dû être invités à ce moment d’échange entre les collectivités et les futurs usagers. Cela n’a pas été fait.
Le découpage
Concernant la géographie, les 4 conseils de quartiers étaient basés sur les écoles de Voreppe. Ce découpage nous avait semblé pertinent pour fédérer les habitants autour de questions communes, dépassant leur simple voisinage tout en restant dans leur périmètre de bassin de vie locale (école, lieux de détente, accès aux services, aux transports, cheminements…).
Le nouveau découpage, est le suivant :
- Saint Nizier – Racin – Malossane haut et bas (600 habitants)
- Volouise – Bourg-vieux – Bouvardière (2650 habitants)
- Le Chevalon – Chassolière – La Plaine (2600 habitants)
- Le Bourg (1750 habitants)
- Les Banettes – Chapays – Champ de la cour (1500 habitants)
- Brandegaudière – La Gare – l’Hoirie (600 habitants)
Ce découpage serait conforme à l’histoire de Voreppe nous a-t-on dit. Est-ce que cela implique qu’il est pertinent pour traduire la réalité de la vie quotidienne actuelle qui a bien changé ?
Certains périmètres des conseils de quartier contiennent deux écoles, d’autres aucune. Les « logiques » de vie ne s’y retrouvent pas.
La nouvelle municipalité motive également son changement de découpage par le déséquilibre en nombre d’habitants dans la couverture du territoire.
Les 4 conseils de quartiers regroupaient chacun entre 2 000 et 4 000 habitants (pour le conseil de quartier Debelle).
Nous notons simplement que nous passons d’un rapport 1 à 2 pour les conseils de quartier à un rapport 1 à 4,5 pour les nouveaux comités de quartiers !
Le fond du désaccord
Ces instances citoyennes ne doivent pas être des lieux de pression ou chacun va défendre son bout de trottoir. Si c’est le cas, il n’y aura aucune continuité des personnes. Une fois leur problème pris en compte, la place sera cédée à d’autres demandeurs. Un tel « turn-over » sera préjudiciable à la dimension collective tournée vers l’intérêt général qui guidaient les conseillers de quartiers.
Nous ne remettons absolument pas en cause la dimension de proximité. Elle était déjà traitée par le passé mais à égalité avec les autres enjeux plus généraux. Malgré quelques difficultés de mise en place initiale, elle est restée un élément important des débats concernant les lieux de vie. Mais l’afficher comme objectif principal, qui à terme pourrait devenir unique, nous parait sous-estimer la qualité et l’importance des débats et les solutions collectives qui peuvent émerger de la part des citoyens.
La création de ces 6 comités de quartier signe la mort des 4 conseils de quartier. Leur esprit survivra t-il ? Début de réponse en … octobre lors de la reprise (mais pourquoi si tard ?)
Nous nous sommes abstenus sur cette délibération qui portait sur les périmètres. Nous sommes en revanche plus inquiets sur le fond.