Le centre social Rosa Parks propose depuis plusieurs années des ateliers cuisine qui rencontrent un certain succès.
Gratuits jusqu’à maintenant, ces ateliers vont devenir payants par décision de la nouvelle municipalité : 5 € par séance pour chaque participant.
Ce ne sont pas des cours de cuisine.
Ces ateliers reposent sur la bonne volonté et l’implication des participants. Ils représentent un coût marginal pour le centre social tout en créant une dynamique tournée vers la rencontre et les bonnes pratiques alimentaires.
En effet, ces ateliers sont organisés dans le cadre de collectifs d’échange, dont les objectifs sont avant tout de :
- Favoriser la rencontre avec des personnes de tous horizons et partager les savoirs (culinaires, intellectuels, manuels, informatiques, …)
- Créer un échange réciproque avec ceux qui veulent en bénéficier.
- Valoriser les personnes et leur permettre de se rendre utile aux autres.
L’utilisation des légumes issus du jardin des coccinelles ainsi que la participation à des évènements municipaux tels que la semaine du goût s’inscrivent dans ces objectifs.
Ramenée à 3€ par la majorité suite à nos interventions, nous maintenons que cette participation financière, non négligeable pour certains, est injustifiée.
« Il faut responsabiliser les gens » nous a t-on dit : une justification curieuse et peu respectueuse des participants.
Le partage des savoir-faire, la mise à disposition de compétences, la participation aux animations collectives ne concrétisent-ils pas justement la responsabilité de celles et ceux qui s’inscrivent dans ces échanges ?
De plus, aucune dépense du centre social pour ces ateliers ne justifie une telle « taxe sur les échanges ».
On voudrait tuer l’initiative habitante que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
Si on regarde les chiffres, 5€ ajustés à 3€ suite à la position de l’opposition municipale, on pourrait dire:
« Peuff ! tout çà pour quelques sous ! »
Pas si simple autant je suis contre toute gratuité, autant il est nécessaire de faire la distinction entre l’apprentissage d’un savoir-faire comme apprendre à peindre , à coudre, à chanter…
et l’échange de pratiques comme c’est le cas, ici.
Cette décision me parait beaucoup plus idéologique que pédagogique.
J’espère que cela ne freinera pas la fréquentation de ces ateliers cuisine.
Je crois aussi qu’il faudra s’attendre à de telles prises de décisions dans d’autres domaines.