Voreppe Avenir

Acquisition d’un terrain Vicat pour la chaufferie bois

conseil_municipal_orange

Conseil municipal du 19 juin 2014

Cette délibération proposait d’acter l’achat à la société Vicat d’un terrain de 2900 m2 pour une somme de 72 500 € afin de déplacer la chaufferie comme annoncé par le Maire lors du conseil municipal du 22 mai 2014.

Nous avions déjà fait part au mois de mai de nos interrogations sur la pertinence de cette décision et la nécessité d’avoir tous les éléments pour permettre d’en juger. En effet, si nous ne sommes pas « a priori » opposés à ce déplacement, nous devons connaître l’ensemble des conséquences pour pouvoir prendre une décision.

Lors de ce conseil municipal, seul l’achat du terrain était proposé au vote.

Cette vision fragmentée d’un projet d’une telle ampleur n’est pas sérieuse de la part d’élus en responsabilité.

Mais pourquoi décider en urgence l’achat du terrain et mobiliser 72 500 € sans avoir étudié et vérifié sérieusement le coût supplémentaire éventuel de ce changement, son impact sur le fonctionnement du réseau et sur une surconsommation de bois préjudiciable aux clients ?

Les risques de perdre la maîtrise des coûts induits, tant en investissement qu’en fonctionnement sont réels. En outre, il est nécessaire de connaître les incidences de ce déplacement de la chaufferie sur l’ensemble des solutions qu’apportait le projet : coûts et confort pour les usagers, consommation du bois, cheminement et accès des camions, espaces utilisés et mutualisés, nuisances…

Nous avons tout naturellement demandé le report de cette délibération en rappelant les points indispensables à prendre en compte pour qu’un tel changement d’emplacement soit recevable. Le maire a souhaité passer en force et nous avons voté contre cette délibération tant que nous n’avons pas de réponses à nos questions.

Pourquoi cette précipitation ?

La réponse à une promesse électorale nous a t-on répondu. Mais cela justifie t-il ce manque de sérieux et cette prise de risque financière et technique ?

Cette promesse électorale s’appuie sur des objectifs qui évoluent d’ailleurs avec le temps au gré des circonstances, des rencontres et des réactions : de la pollution de l’air (affirmée sans preuve par le passé et aujourd’hui récusée avec autant d’aplomb) au maintien d’un espace sportif (s’agissant de la moitié du terrain de foot « stabilisé », complètement inutilisé depuis la création du stade synthétique – comme tout le monde peut le constater).

Nous avons posé 6 questions aujourd’hui sans réponse depuis le Conseil Municipal du 22 mai. Pourtant, nos questions se basent sur notre connaissance d’un dossier travaillé pendant plus de deux ans, reconnu par l’Adème et présenté par elle comme un modèle dans une réunion régionale.

Nous attendons donc des réponses précises et vérifiées.

Question 1 : Quel est le coût réel de ce changement et qui va le prendre en charge ?

  • « Les surcoûts seront pris dans l’enveloppe « imprévus » mis au budget de la construction. » nous a-t-on indiqué. Après nous avoir assuré lors du Conseil municipal du 22 mai que le surcoût serait négligeable pour le budget communal et nul pour les clients, l’optimisme n’est plus à l’ordre du jour et la réalité d’un surcoût s’impose.

    Quelle est la hauteur de ce surcoût ? Pas de réponse.

    Cette enveloppe sera-t-elle suffisante ? Pas de réponse.

    Comment financera-t-on de vrais imprévus ? Le budget « pour imprévus » n’a pas pour objet d’être systématiquement consommé. Si le chantier se passe normalement c’est autant de dépenses en moins pour la régie et les utilisateurs.

    Dans le Voreppe Emoi de juillet 2014 la municipalité donne quatre raisons qui justifieraient ce changement. Mais contrairement à ces engagements de transparence et de concertation, elle oublie consciemment dans cet article d’évoquer le coût réel pour le contribuable ou pour l’usager de la chaufferie. Un chiffre de 5 à 6% supplémentaire (environ 300 000 €) est annoncé alors que le maire a affirmé en Conseil Municipal le 19 juin n’avoir encore aucun élément permettant de donner une estimation sérieuse du coût. Au 5 juillet, rien de nouveau.

    Pourquoi alors donner ce chiffre qui ne s’appuie sur aucune étude sérieuse ?

  • « Acheter ce foncier même si le déplacement ne se fait pas reste une bonne affaire. » a indiqué le maire. Nous contestons cet argument. En effet, la société Vicat a toujours refusé d’avoir un voisinage trop sensible aux nuisances de son usine. Ce qui est acceptable pour le bâtiment d’une chaufferie ne le sera pas pour un autre projet. Combien de temps la commune devra-t-elle supporter en vain le coût de portage de ce terrain ?
  • L’intervention de Monique Devaux en fin de Conseil nous a finalement éclairé : « Conserver un espace sportif n’a pas de prix … » a-t-elle clamé … comme les promesses électorales apparemment … Pourquoi calculer puisque ça n’a pas de prix ! A ce rythme nous craignons que « les finances municipales soient rapidement dans la tourmente ».

Question 2 : Quel est l’impact réel de ce changement sur le rendement et la consommation ?

  • Pourquoi le projet retenu par l’Adème avait-il privilégié l’emplacement de la chaudière à Pignéguy ? D’autres emplacements avaient été envisagés dans le secteur Mairie-Arcade mais avaient été abandonnés pour des raisons techniques.

    Tous les spécialistes consultés avaient convenu que c’était la meilleure localisation :

    • parce qu’il est au centre géographique du réseau et surtout au plus près des utilisateurs les plus nombreux et les plus « gourmands », cet emplacement présentant pour eux le meilleur rendement, ce qui n’est pas négligeable en terme de consommation.
    • parce que cet emplacement était proche de Pluralis et de l’OPAC et permettait d’utiliser dans les meilleures conditions les chaudières gaz de Bourg-Vieux et de Volouise et de compléter le réseau avec la chaufferie bois de l’OPAC.
    • de plus la mairie étant propriétaire du terrain il n’y avait pas de surcoût foncier.

    La décision d’installer la chaufferie dans ce secteur n’était donc pas le fruit du hasard, d’une lubie ou de la pression de qui que ce soit mais bien le fruit d’un travail sérieux et reconnu.

  • « Il n’y aura pas de surconsommation de la chaudière bois puisque la température requise pour les utilisateurs est assurée à l’arrivée »
    Cette affirmation assénée lors du conseil municipal du 19 juin ne répond pas à notre question sur l’impact de ce changement sur la consommation de combustible. En effet, plus la production de chaleur est éloignée des principaux consommateurs plus la demande d’énergie (pertes de charge, dissipation calorifique …) est importante.

    Une réponse sérieuse et neutre à cette question par des professionnels est attendue du fait de l’impact potentiel important et surtout durable sur la facture des futurs usagers. Nous n’attendons pas autre chose.

    Les documents promis « dans les plus brefs délais », « dans les jours à venir » dès le conseil municipal de mai n’ont toujours pas été transmis.

  • « La chaufferie sera plus proche de l’Hoirie qui aura un grand nombre de logements donc on se rapproche des gros consommateurs »
    Cette phrase confirme l’intérêt de rapprocher la chaudière des gros consommateurs. Sauf que ces gros consommateurs ne sont pas à l’Hoirie. Ce seront des logements neufs dont la consommation sera sans aucune mesure avec des logements anciens même réhabilités comme ceux de Bourg-Vieux, Volouise ou de l’APF.

Question 3 : Qu’est-il prévu pour la gestion des bus sur Pignéguy (sportifs ou école) ?

Le projet retenu par l’Adème prévoyait une mutualisation des espaces de livraison de bois et des bus (écoles et manifestations sportives).

Cette solution renforçait la sécurité des déplacements des enfants de Stravinsky et Achard et lors de manifestations sportives.

De plus, elle permettait le désengorgement de la rue de Bourg-Vieux et Jacques Prévert. L’utilisation de cet espace était donc intégrée à celle de l’espace Pignéguy et aussi profitable pour les sportifs que pour la sécurité des activités sur ce site.

Qu’est-ce-qui est prévu si ce projet ne se fait pas ?

A ce jour aucune réponse.

Question 4 : Qu’est-il prévu pour le devenir du terrain stabilisé ?

Nous avions, pour notre part, prévu la réhabilitation du demi-terrain stabilisé.

Nous rappelons que le terrain en herbe n’était utilisé que 4 heures par semaine. A ce jour, le synthétique peut être utilisé 24h par jour et 7 jours sur 7.

Aucune réponse à cette question.

Question 5 : Qu’est-il prévu pour l’accès des camions sur le nouveau site ?

Jusqu’à récemment, il n’était pas prévu de tourne-à-gauche en sortant du bâtiment (direction Voiron). A la sortie de cette nouvelle localisation, les camions auraient dû rejoindre Saint-Egrève pour leur demi-tour (information donnée en commission).

Nous avons relevé que dans ces conditions, les camions n’iraient sûrement pas jusqu’à Saint-Egrève. Soit ils remonteraient l’avenue Honoré de Balzac et traverseraient le centre-bourg, soit ils tourneraient dans Volouise.

Suite à nos remarques, il semble que le Conseil Général ait finalement été questionné et aurait autorisé ce tourne-à-gauche.

La réponse en Conseil Municipal était très floue, nous aimerions être rassurés et en avoir la confirmation formelle.

Ce n’est pas le cas à ce jour.

Question 6 : Qu’en est-il de vestiges archéologiques sur le site ?

COREPHA nous avait alerté au moment de la construction de l’Arrosoir qu’un site potentiel se situait dans ce secteur.

La nouvelle majorité envisage 5 à 6 mois de retard (Voreppe Emoi de juillet 2014). Des fouilles occasionneraient un retard encore plus conséquent. A-t-elle contacté COREPHA et anticipé cette éventualité  ?

Un retard de 5 à 6 mois est déjà très important et occasionne la perte d’une saison de chauffe. L’impact sur le financement du projet n’est donc pas négligeable d’autant plus que les études ne sont pas encore faites.

Ce retard reste encore très aléatoire et peut être encore plus important.

Là aussi nous attendons des chiffres précis.

A ce jour aucune réponse.

Nous maintenons donc que ce changement peut être très coûteux pour le contribuable et pour les usagers. Plus on avance dans le temps, plus les conséquences financières seront importantes. Nous souhaitons donc avoir des réponses à ces questions rapidement.

L’annonce de ce changement de localisation dans le Voreppe Emoi, l’achat du terrain sont donc prématurés.

Ce dossier est complexe, tout est prêt pour le réaliser à Pignéguy sans surcoût et sans surprise, toutes les études d’impact ou de faisabilité sont faites et payées.

La municipalité a enfin reconnu lors du Conseil municipal du 19 juin 2014, l’intérêt environnemental, économique et structurant de ce dossier.

Il mérite mieux que des approximations. Sauf si cette municipalité veut, envers et contre tout, tenir une promesse électorale faite sans connaître ce dossier, quelles qu’en soient les conséquences, alors que l’intérêt de déplacer le projet est loin d’être prouvé.

Et les 4 bonnes raisons citées dans le Voreppe Emoi ne justifient en rien les conséquences financières et techniques sur lesquelles nous alertons.

Nous allons adresser un courrier au maire pour lui rappeler nos questions. Nous restons mobilisés sur ce sujet.

N’hésitez pas à nous contacter, à nous écrire si vous avez des questions, si vous partagez nos inquiétudes et si vous souhaitez plus de rigueur dans cette période de diminution des finances publiques et de difficultés de plus en plus importantes pour nos concitoyens.

Au-delà des effets positifs sur l’environnement, l’objectif de notre proposition reste bien la volonté de réduire la facture énergétique qui pèse de plus en plus sur le budget des ménages.


Cet espace d'expression vous est ouvert sans filtrage a priori. Voreppe Avenir se réserve le droit de supprimer toute publication qui ne serait pas conforme à la charte d'utilisation de ce site.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *