Voreppe Avenir

Election du Président du Pays Voironnais

Jean-Paul Bret

Conseil communautaire du 15 avril 2014

Le premier conseil communautaire de la communauté d’agglomération du Pays Voironnais s’est tenu à la salle des fêtes de Voiron avec la présence d’un public nombreux. Nous étions presque tous présents également, et Jean DUCHAMP, seul élu de notre groupe a siégé.

Il a été constaté un fort renouvellement de l’assemblée avec une présence féminine qui progresse à 37%. C’est encourageant bien qu’encore loin de la parité.

Le seul objet de ce conseil était l’élection du président. C’est lui qui impulsera la vision, l’esprit et les actions qui guideront NOTRE Pays Voironnais dans les 6 années à venir.

Jean-Paul BRET, président sortant, a été réélu face à Luc REMOND avec 45 voix (60%) contre 30 (40%). En 2008, il avait été élu avec 1 seule voix d’écart. La mobilisation partisane des nouveaux élus majoritaires de Voreppe, Voiron et Moirans n’aura pas suffi à occulter le plébiscite de l’action de Jean-Paul BRET sur le dernier mandat, action à laquelle nous nous étions associés.

Dans l’esprit d’ouverture qui le caractérise, il s’est engagé à proposer la première vice-présidence au maire de Voiron et la deuxième au maire de Voreppe. Reste à ceux-ci à se mettre d’accord sur leur champ d’application, chacun d’eux ayant affiché une ambition commune pour le poste à l’économie.

Notre groupe est pleinement satisfait et félicite Jean-Paul BRET pour son élection.

Ce prochain mandat va se réaliser dans un contexte difficile qui nécessitera de nombreux changements et une grande solidarité entre les 34 communes. La cohésion est nécessaire.

Nous sommes persuadés que Jean-Paul BRET saura faire perdurer l’esprit d’unité de NOTRE Pays Voironnais au service de toutes ses composantes et surtout de ses habitants

Discours de Jean-Paul Bret

Mesdames, Messieurs les Conseillers communautaires, chers collègues,

Beaucoup d’entre nous sont de nouveaux élus et vont découvrir au fil du temps ce qu’est l’aventure communautaire, sa richesse, ses espérances, mais aussi sa réalité.

Notre Pays Voironnais, et je tiens tout particulièrement à ce « notre », est un espace de vie auquel nous sommes tous très attachés. J’ai eu l’honneur pendant les 6 dernières années de présider l’assemblée qui a mené notre territoire sur les chemins de son développement, et j’ai l’honneur ce soir de solliciter vos suffrages, et donc votre confiance, pour m’élire à nouveau à la fonction de Président du Pays Voironnais.

J’appelle tous les anciens élus de cette assemblée, femmes et hommes de tous bords politiques, à témoigner que j’ai su en tant que Président et grâce à eux, montrer qu’une gestion apaisée et dynamique est possible et qu’elle porte les fruits d’un travail réellement collectif, toujours dans la recherche de l’intérêt commun.

C’est sur cet intérêt commun que nous avons ce soir à faire un choix. J’ai parlé tout à l’heure de mon attachement déterminé à ce que chacun d’entre nous dise bien en parlant du Pays Voironnais : « notre » Pays Voironnais.

Chacune et chacun d’entre nous doit bien prendre conscience que notre travail communautaire ne doit servir que l’intérêt commun, celui des 94 000 habitants de notre territoire. Notre mission, difficile dans sa réalité, consiste à regarder notre Pays Voironnais non pas comme la juxtaposition de 34 communes très différentes l’une de l’autre, mais bien comme un vaste territoire de vie en lien avec tous ses voisins, un territoire dont les frontières administratives n’existent pas pour le citoyen qui les franchit chaque jour au gré de ses déplacements.

Les précédentes assemblées communautaires ont élaboré un Projet de territoire construit sur une priorité très forte : tout faire pour conserver au Pays Voironnais son statut de pôle d’équilibre au sein de la région grenobloise. Tout faire, tout entreprendre, pour que nos habitants puissent trouver sur leur lieu de vie l’essentiel des réponses à leurs besoins. Nos potentiels en la matière sont énormes : une force économique reconnue, de l’entreprise à l’agriculture en passant par notre réseau dense de PME-PMI, des services adaptés, un cadre de vie remarquable avec ses paysages splendides, sa richesse patrimoniale, son potentiel touristique reconnu, son alternance de villes et de villages qui en fait sa complémentarité, et sa ville centre Voiron.

Mais ce Projet de territoire est bien plus que celui du seul territoire Pays Voironnais. C’est en réalité celui de 35 territoires : toutes les 34 communes plus le Pays Voironnais. C’est pour rappeler l’ambition majeure de ce projet que j’insiste sur le mot « notre » Pays Voironnais. En m’élisant Président pour un second mandat vous marquerez votre adhésion à cette volonté commune de rassembler toutes les énergies municipales pour construire ensemble un véritable projet intercommunal, un projet d’avenir, ambitieux dans ses originalités et réaliste en même temps. Nous avons de l’expérience, nous avons du potentiel, nous avons du talent, j’en suis persuadé. Les nouveaux élus devront apporter leur regard neuf et je m’engage évidemment à prendre en compte cet éclairage porté par l’envie de participer à la construction intercommunale.

Construire un territoire c’est élaborer un projet, et qui parle de Projet de territoire parle avant tout de la préoccupation majeure de toute action politique: la préservation et la création de l’emploi.

Nous savons tous dans quelle situation très difficile se trouve notre pays et nous savons tous qu’il est désormais illusoire dans un contexte de mondialisation de se croire autonome en matière d’emploi. Ce sont les emplois industriels qui sont les plus fragilisés par cette mondialisation, et avec eux tous ceux qui gravitent autour sous forme de sous-traitance ou de services, et l’annonce ces derniers jours de la délocalisation de la papeterie « Arjowiggins » de Charavines vient cruellement nous le rappeler. Ainsi, le poids de nos emplois industriels a été ramené de 31% à 26% en 6 ans même si par ailleurs notre taux de chômage reste inférieur à celui de l’Isère.

Mais cette perte d’autonomie locale sur cet emploi industriel ne doit pas nous rendre fatalistes car des solutions pour remédier au problème existent. Je rappelle tout d’abord à ceux qui l’auraient déjà oublié que la vigueur avec laquelle je me suis battu pour la sauvegarde de Vertaris a été unanimement reconnue. Tous les combats pour sauver des emplois sont à mener avec la plus grande énergie même si l’on sait très bien que le combat sera difficile et l’issue incertaine. Combattons d’abord, combattons toujours, combattons ensemble. Une guerre économique exige d’être unis dans la bataille, condition indispensable à toute espérance de victoire.

Alors que faire ? L’emploi industriel étant délocalisable, nous devons orienter notre économie vers des activités non délocalisables, et donc moins dépendantes de l’emploi industriel.

Trois pistes majeures :

  • Diversification de notre potentiel économique en développant l’agriculture, le tourisme, l’économie sociale et solidaire, le bâtiment et les travaux publics, le commerce, les services à la personne, toutes ces économies étant de proximité.
  • Développer les services aux entreprises et à leurs salariés pour créer un environnement favorable au développement de l’emploi dans un territoire attractif. Un exemple : la crèche inter-entreprises de Centr ́Alp que nous avons portée avec un partenaire privé.
  • Animer des réseaux d’entreprises, participer activement à l’écosystème économique structuré en grappes, clusters et pôles de compétitivité. Nous sommes déjà actifs, nous devons poursuivre dans cette voie. Deux exemples :
    • Le Cluster SPORALTEC pour la filière Sport, Loisirs, Santé
    • et le pôle Minalogic auquel participent Radiall, Thalès, Trixell et bien d’autres.
      Radiall et A RAYMOND se sont ainsi rapprochés pour développer à Voiron-Champfeuillet une nouvelle société exploitant leurs savoir-faire conjoints.

L’autre pilier de notre Projet de territoire est l’affirmation du rôle majeur de notre ville centre. Voiron est la capitale du Pays Voironnais et nous ne pouvons prétendre au statut de pôle d’équilibre au sein de la région grenobloise que si notre ville centre a la force d’attractivité qu’elle se doit d’avoir au sein du Pays Voironnais.

De ce point de vue, les conseillers sortants ont fait preuve de hauteur culturelle en reconnaissant le rayonnement du Grand Angle sur l’ensemble du territoire et qu’il était donc légitime de créer un Établissement Public de Coopération Culturelle associant la ville de Voiron au Pays Voironnais.

Ils ont également reconnu tout le potentiel du site de la Brunerie (ancien Creps), même s’il se situe à Voiron, comme pépinière de la filière Sport-Loisirs et Santé qui se développe en Rhône-Alpes avec déjà à ce jour un nombre supérieur d’emplois (70) à celui de 2010 date de la fermeture.

Le précédent Conseil communautaire a également validé la rénovation de deux quartiers d’habitats sociaux à Baltiss et Brunetière et il a pris la compétence sur l’aménagement de plusieurs zones urbaines essentielles pour la structuration de la ville (Divercité et Rossignol République). Pour les quartiers d’habitats sociaux nous avons également su prendre en compte ceux de Bourg Vieux à Voreppe et Champlong Les Fleurs à Moirans.

Le précédent Conseil communautaire a bien compris que le Pays Voironnais ne sera pas fort si sa ville centre n’est pas forte et j’ajoute que la réciproque est vraie. Voiron ne sera pas forte si toutes les autres communes ne le sont pas.

C’est cet équilibre des forces que nous devons trouver et j’affirme que le développement de Voiron peut se faire en harmonie avec celui des autres communes.

J’aime beaucoup la phrase de Saint Exupéry : «Unifier, c’est nouer les diversités particulières et non les effacer pour un ordre vain».

Je considère que le Président du Pays Voironnais se doit d’unifier les diversités, sans les uniformiser, qu’elles soient géographiques, politiques, financières ou liées à la taille de la ville ou du village.

Je considère que vouloir jouer la carte des oppositions politiques n’est pas la bonne stratégie pour le fonctionnement de notre assemblée.

Je considère que penser qu’il existe une opposition d’intérêts entre nos 5 villes et nos 29 villages est une erreur. L’actuel Projet de territoire renforce l’attractivité de notre ville centre Voiron et consacre beaucoup de ressources financières aux autres pôles urbains, et il a pourtant été porté avec vigueur par les élus ruraux.

Je considère que c’est avant tout la qualité des femmes et des hommes à qui a été confiée la gestion publique qui prime sur la couleur politique et sur la taille de la commune.

Je considère que nous devons nous unir dans la recherche de l’intérêt commun, et je m’appuie sur le bilan du mandat précédent pour montrer que si l’intelligence est donnée au collectif, elle génère un véritable projet au service de l’ensemble de la population.

Or, travailler pour la population c’est prendre en compte sa mobilité et donc travailler avec tous nos voisins, sans exclusion. Je suis très attaché à cette construction de l’inter-territorialité et je lui ai consacré beaucoup d’énergie ces dernières années. Nous avons créé des relations innovantes avec tous nos territoires voisins et nous devrons impérativement poursuivre dans l’élaboration de ces liens qui ne peuvent que donner de la pertinence à notre action territoriale mutuelle, et donc la renforcer.

L’une de ces intercommunalités se distingue des autres par sa taille, sa puissance et son possible désir d’hégémonie. Je veux parler bien sûr de la Métro avec qui nous avons déjà engagé un partenariat sous la forme d’un syndicat mixte « VEGA », Voiron Et Grenoble Associés, pour gérer ensemble une série d’enjeux économiques dont l’agriculture. Ce partenariat innovant est très récent et reste à construire collectivement et va nous demander d’accéder à une nouvelle hauteur politique.

Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Travailler avec la Métro n’est pas plier sous le joug du plus imposant et donc d’accepter à terme d’être englobé dans la future métropole de Grenoble.

Travailler ensemble c’est au contraire marquer notre volonté d’indépendance tout en prenant en compte les nouvelles réalités sociales et économiques des territoires.

Chacun d’entre nous doit être conscient que nous ne pourrons pas nous développer seuls et que la qualité de notre développement passe par la construction de ces partenariats avec nos voisins. L’avenir est dans le réseau territorial et non pas dans l’action strictement territoriale. Se garantir une autonomie passe par les échanges avec d’autres autonomies.

La mutualisation, indispensable au sein du Pays Voironnais, qu’elle soit entre communes et l’intercommunalité ou au sein d’un bassin de vie, est également à travailler entre territoires. Nous devons coopérer avec nos voisins pour rendre efficientes et plus lisibles nos politiques publiques.

Le citoyen réclame de la vertu dans la gestion publique, et c’est notre rôle et notre responsabilité d’élu de rechercher l’optimisation des dépenses publiques. Si cette optimisation passe par de la coopération inter-territoriale nous devons travailler dans cette direction. L’efficacité des politiques publiques est directement liée à la pertinence du territoire sur lequel elles s’appliquent.

Vous aurez bien compris que ce modèle de développement que je vous propose est celui que je veux mettre en œuvre avec vous tous au sein de notre propre territoire. Nous sommes tous des élus communaux, mais en prenant place au sein de l’assemblée communautaire nous devenons tous des élus intercommunaux.

Ce que je vous propose ce soir c’est de choisir pour les six prochaines années un mode de gouvernance que beaucoup connaissent déjà et qui a fait ses preuves. Une gouvernance basée sur l’ouverture politique, sur la reconnaissance de la valeur de chacune des 34 communes, indépendamment de sa taille, sur une vision partagée de l’avenir de notre Pays Voironnais.

Je vous propose d’être votre Président, celui qui donne la hauteur de vue à notre action collective, celui qui vous rassemble autour d’un projet partagé et celui qui sera toujours à votre écoute pour la recherche des meilleures solutions aux problèmes posés.

Mais un Président n’est pas seul. Il s’entoure de femmes et d’hommes capables de mener l’action politique à son terme. La composition de cet exécutif est une des grandes clés de notre réussite commune. En tant que Président je vous proposerai une équipe de 15 vice-présidents dans laquelle la droite et la gauche seront à parité, si l’on veut bien compter ma propre sensibilité politique. Le Maire de Voiron, Julien POLAT, sera, s’il l’accepte, le premier vice-président et le Maire de Voreppe, Luc REMOND s’il l’accepte également, sera le second.

Cet exécutif devrait compter 5 femmes, un nombre contestable du point de vue de la parité mais qui est quasiment représentatif du nombre de conseillères communautaires de notre assemblée. J’avais, comme beaucoup d’entre nous, regretté dans le précédent Bureau de l’Exécutif l’absence de femmes, et je vous assure Mesdames que celles à qui je pense pour être vice-présidentes sauront, malgré leur nombre inférieur à celui des hommes, effacer cette différence numérique avec talent.

Autre caractéristique essentielle de cet exécutif : chaque bassin de vie sera représenté et l’équilibre entre le monde rural et le monde urbain sera respecté.

Mesdames et Messieurs, chers collègues, je suis heureux et ému de me présenter devant vous pour assumer à nouveau cette haute responsabilité. Je m’engage à consacrer mon énergie à l’évolution positive de notre territoire, à tout entreprendre pour que nos 94 000 habitants aient plaisir à vivre chez eux et je m’engage à tout faire pour que chacun d’entre vous soit fier de sa mission d’élu au sein de notre si belle intercommunalité.

Je vous remercie de votre écoute


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