Voreppe Avenir

Approbation du programme de l’Hoirie

Conseil municipal du 10 mars 2016

Le dossier de réalisation de la ZAC de l’Hoirie était soumis à l’approbation du conseil municipal. Cette délibération marque la fin des études et l’entrée dans la phase opérationnelle.

Nous avons réaffirmé que ce projet modifié est préjudiciable pour l’avenir de Voreppe.

Avec seulement 10 logements sociaux accessibles aux familles avec enfants (sur un total de 200 logements), le démarrage d’un parcours résidentiel sur Voreppe sera impossible.

La majorité des jeunes couples, à même de ramener de la fréquentation dans nos écoles, n’aura pas les moyens d’acheter directement les logements proposés (même en accession aidée qui à elle seule demande des revenus supérieurs à 4000 €/mois pour un couple avec deux enfants – C’est très très loin d’en être la majorité.). Les familles qui viendront sur l’Hoirie auront des enfants déjà grands qui seront pratiquement en âge d’aller au collège. C’est l’expérience que Voreppe a de l’opération Beauregard au Chevalon, où malgré 300 logements, la dynamique n’a pas été au rendez-vous. Les leçons du passé n’ont pas été tirées alors qu’il y a urgence.

Pour le reste, l’opération présentée joue sur la ligne rouge des critères ‘Aménagements structurants’ du Pays Voironnais. La participation financière de la CAPV pourrait se trouver compromise si nos partenaires de la CAPV prenaient conscience que le compte n’y est pas et que Voreppe n’assume pas son rôle de Pole principal en construisant à cet endroit stratégique ce qui se dessine comme un gros lotissement (sans en avoir la forme juridique, bien entendu) de par le manque d’espace public, la division en lot avec des espaces privatifs, la densité peu élevée, la typologie de l’habitat …

Concernant la charte architecturale, environnementale et paysagère, nous notons que le projet reprend à l’identique la majeure partie des préconisations que nous avions mises en place. Pourtant, il y a eu en son temps de nombreuses remarques et certains conseillers, dont certains sont encore présents aujourd’hui, étaient vent-debout lors du projet initial sur le manque d’espaces publics, les stationnements Evergreen, les façades végétalisées ou les toits terrasses. Nous les félicitons d’avoir progressé dans leur vision du bâti et de l’aménagement de ce quartier. Néanmoins, comme déjà dit, il y a moins d’espace public et le parc de proximité est devenu privé, réservé à quelques uns.

Mais bien entendu, hors de question de le reconnaître. A titre d’exemple, quand des membres de la majorité évoquent la différence entre les projets, il parlent de petits collectifs R+3 pour le nouveau projets et d’immeubles R+3 pour l’ancien. C’est pourtant bien les mêmes et oui, cela en est presque risible. Il est évident que bon nombre en sont restés à leurs discours de campagne électorale au-delà de toute considération de l’intérêt général …

« Nous pensons que c’est une erreur historique et un vrai gâchis pour le développement de notre commune de ne pas concevoir, à cet endroit stratégique, un quartier permettant le développement d’une offre de logement accessible au plus grand nombre et permettre un parcours résidentiel complet sur notre commune. Il en va de son avenir et de son dynamisme à très moyen terme. »

Nous reproduisons notre intervention qui amène quelques précisions


Laurent_GODARD

Nous délibérons aujourd’hui sur le dossier de réalisation de la ZAC de l’Hoirie. A plusieurs reprises, nous avons émis des réserves concernant le projet qui fait l’objet de la délibération d’aujourd’hui.

En ce qui concerne le logement et la mixité sociale

Vous maintenez 21,6% de logement sociaux sur l’opération et nous connaissons maintenant leur répartition. Il y aura 43 logements dits sociaux dont

  • 7 PLUS : logements sociaux « classiques » (plafond de 39 000 € annuel pour un couple avec 2 enfants)
  • 3 PLAI : pour des ménages disposant de ressources inférieures de 55 à 60 % au plafond de ressources exigé à l’entrée dans un logement PLUS (plafond de 21 500 € annuel pour un couple avec 2 enfants)
  • 33 PLS dont 28 pour la résidence senior. Il reste 5 PLS pour des familles (plafond de 50 600 € annuel pour un couple avec 2 enfants). Nous rappelons également que les PLS ne répondent pas aux besoins reconnus par l’analyse des besoins sociaux du Pays Voironnais. Le PLH ne donne d’ailleurs aucune participation financière pour ce type de logement.

Ainsi, vous prévoyez 55 logement pour la résidence séniors.

Le nombre de logement accueillant des familles avec enfants se résume donc à 200 – 55 logements soient 145 logements dont 10 logements sociaux et 5 PLS.

Ce quartier avait pour objectif de fournir du logement à des familles, de rajeunir notre population et de maintenir des enfants dans nos écoles, dans nos associations, sportives ou autres. Cet objectif est devenu une peau de chagrin. La nouvelle répartition dans les écoles indiquait que l’école Stravinsky serait rééquilibrée par le quartier de l’Hoirie. Nous sommes inquiets pour les effectifs de cette école à court, moyen et donc long terme.

Je rappelle quand même que le PLH prévoyait 25% de logements sociaux dans les nouvelles opérations surtout lorsqu’elles étaient considérées comme aménagements structurants.

Ne pas se conformer à cette préconisation du PLH dans le seul programme immobilier d’envergure à court terme, sur un secteur comme l’Hoirie situé dans le centre ville élargi près des commerces, des transports et des services est une erreur. Cette décision participe de fait à un échec des attentes du PLH pour Voreppe en terme de quantité et de mixité sociale.

Voilà pourquoi, nous estimons que ce projet ne répond pas aux besoins de notre commune.

En ce qui concerne les choix d’aménagements

Les logements collectifs sont réduits à la portion congrue : 2 collectifs R+3 face à marché U, 4 collectifs R+2 dont quelques uns avec attique. Les autres constructions sont essentiellement de l’habitat en bande R+1 parfois avec combles. C’est moins que ce qui se construit actuellement sur La Buisse et Coublevie.

Les 2 villas sont conservées ou réaménagées. Pourtant, ces 2 villas étaient incluses depuis très longtemps dans le périmètre puis achetées par la commune en vue de démolition pour la construction de collectifs. Des évolutions sont en cours sur ce point par l’intermédiaire de l’EPFL … Attendons.

L’espace public se retrouve réduit à uniquement la voie traversante nord/sud et finalement également la voie piétonne vers la place Georges Brassens… L’accès au petit parc central, espace de respiration de proximité, est par exemple privatisé.

Pour le commerce, une nappe de parking extérieur est aménagée en compensation de la transformation d’une partie du parking souterrain en zone de stockage réduisant encore plus la surface pour l’habitat ou les espaces publics.
La création de ce stockage amputant la moitié des places de parking souterrain n’était pas utile. L’espace de stockage était conséquent et permettait déjà l’augmentation de superficie de vente. De plus, le déplacement de la station service au sud, en dehors du bâtiment, dégage une surface supplémentaire pour la vente ou le stockage.

Un quartier structurant a pour objectif de conforter les fonctions urbaines du territoire, de mieux lier l’urbanisme aux déplacements, de développer la mixité sociale et la solidarité et d’optimiser l’économie d’espace.

Il se caractérise par des espaces publics conséquents pour en faire un vrai quartier agréable à vivre. D’ailleurs, l’aide au financement du déficit d’opération par la CAPV se justifie essentiellement par le surcoût lié aux espaces publics, au logement social et à une densité suffisante. Le président du Pays Voironnais vous l’a d’ailleurs rappelé au Conseil Communautaire , je cite: « le déficit minimum de ce projet n’est pas forcément un gage de qualité et ne justifie pas à lui seul l’aide de la CAPV. »

D’ailleurs, même si nous pouvons nous réjouir qu’il soit faible, il est malgré tout plus important qu’il n’y paraît une fois ramené au nombre de logements et aux espaces publics.

Voilà pourquoi, Nous maintenons que ce projet situé dans le centre ville élargi, prés des services, à 300 m de la gare et de transports en communs performants se réduit finalement à un gros lotissement.

Juridiquement nous savons bien que ce n’est pas un lotissement mais, le manque d’espace public, la division en lot avec des espaces privatifs, la densité peu élevée, la typologie font penser à ce type d’aménagement qui ne correspond en rien à l’approche « quartier structurant » attendue par le Pays Voironnais.

Sur ce propos, le calcul de la densité est éclairant.

Il s’agit là d’un point technique et nous vous avons fait parvenir nos remarques et notre analyse à ce sujet, nous ne rentrerons pas dans les détails ce soir.

Vous avez exhumé un article du SCOT applicable aux opérations de type ZAC qui permet de calculer différemment la densité et d’atteindre ainsi de manière détournée et artificielle la densité de 0,5.

La densité réelle du projet tel qu’il est proposé, en dehors de toute forme juridique, est en réalité de 0,38 au lieu de 0,5.

Voilà pourquoi, nous estimons que ce mode de calcul n’est conforme ni à l’esprit ni à la lettre des critères « aménagements structurants ». Nous prenons le risque de ne pas bénéficier de l’aide prévue au niveau du Pays Voironnais.


En conclusion, nous maintenons ce que nous avons dit lors du Conseil Municipal du 24 septembre :

« Nous pensons que c’est une erreur historique et un vrai gâchis pour le développement de notre commune de ne pas concevoir, à cet endroit stratégique, un quartier permettant le développement d’une offre de logement accessible au plus grand nombre et permettre un parcours résidentiel complet sur notre commune. Il en va de son avenir et de son dynamisme à très moyen terme. »

En conséquence nous voterons contre le dossier de réalisation de la ZAC de l’Hoirie.


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