Voreppe Avenir

MJC, mise à contribution et fragilité supplémentaire

Conseil municipal du 17 décembre 2015

Plusieurs délibérations concernant la MJC étaient soumises. Certaines actaient des décisions que nous avions déjà dénoncées lors du vote du budget 2015, d’autres enfoncent le clou en prévision de l’année 2016.

Les changement proposés dans la convention-cadre amplifient la baisse de participation de la ville à la politique jeunesse pour les années à venir. La justification du « matelas » est toujours de mise alors qu’une avance de trésorerie est pourtant saine pour un employeur. Pire, le maire en double le montant pour se justifier [1].

Qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage.

Il est de plus « étrange » que sous prétexte que les temps d’accueil périscolaires (TAP) ne puissent être pris par la MJC aux conditions de la mairie, la future délégation de service public concerne également le centre-aéré qui pourtant fonctionne très bien.

Nous reproduisons ci-après notre intervention soulignant les différentes difficultés à venir pour la MJC et les incohérences du traitement de ce dossier.

La MJC reste à ce jour la seule association qui voit baisser l’aide de la ville de Voreppe.


Fabienne_SENTIS

Depuis plusieurs année la municipalité a délégué la mise en place d’une partie de sa politique enfance jeunesse à la MJC, estimant que sa connaissance du terrain, la qualité de ses actions et le professionnalisme de son personnel, en faisait le partenaire naturel de la commune sur ce champ d’activité.

Vous-même n’hésitez pas à louer la qualité de son travail.

Pourtant l’année 2016 engage certains changements qui peuvent non seulement fragiliser la MJC sur le plan financier, mais aussi être dommageable pour la cohérence de la politique enfance jeunesse sur la commune.

La baisse de subvention ponctuelle de 20 000 € de 2015

En 2015 vous avez déjà réduit de 20 000 euros la subvention de la MJC arguant que celle-ci avait un «bon matelas». Pourtant, lors de l’assemblée générale, le commissaire aux comptes présent avait confirmé qu’il était normal et même indispensable d’avoir l’équivalent de 3 mois de salaires de réserve pour une association avec des salariés. On ne peut donc pas considérer cette réserve comme un matelas. A noter que d’autres associations voreppines pourtant sans salarié ont des réserves importantes or leurs subventions n’ont pas baissé.

Au-delà de ce rappel, certaines clauses de l’avenant et de ses annexes nous posent question.
Les baisses de financement pérennes qui en découlent peuvent impacter fortement et à court terme l’équilibre financier de la MJC.

Le financement de la directrice

Vous dénoncez la convention avec la fédération des MJC, c’est votre choix.
En 2016 vous verserez 58 000 euros pour le poste de direction au lieu de 61 000€, en arguant que les 3 000 € restants devront être pris sur les « activités adultes ». C’est un choix qui pourrait se comprendre mais il n’en demeure pas moins que c’est une charge de 3 000 euros supplémentaire sur le budget de la MJC.

La prise en charge du GVT

Beaucoup plus grave, vous avez décidé de supprimer purement et simplement l’article 2 de l’annexe 4 de la convention à propos de la prise en compte du GVT (évolution naturelle des dépenses de salaire).

En commission, vous avez argumenté cette décision en indiquant que « si les objectifs de la commune sont 0 % de hausse de masse salariale, les partenaires doivent en faire autant. »

C’est un argument fallacieux et inacceptable.

Le GVT est imposé et la mairie le finance même si elle décide de maintenir sa masse salariale à 0. Mais avec plus de 200 salariés il est plus facile de l’absorber, il suffit d’un départ à la retraire non remplacé pour continuer d’afficher ce 0 %. De plus, les futures prises de compétence par la CAPV vont grandement faciliter cet objectif.

Pour la MJC par contre, elle devra à terme diminuer le temps de travail de ses salariés ou supprimer un poste pour absorber ce GVT.
Je souligne que le GVT pris en charge par la subvention dans le cadre de cet annexe 2 correspondait uniquement au temps de travail dévolu à la politique enfance jeunesse et non à l’ensemble de la masse salariale de la MJC [2]. Pour l’année 2016, la MJC évalue à environ 2 000 euros la part du GVT.

Ainsi, c’est bien une charge supplémentaire de 5 000 euros que la MJC doit absorber cette année dans son budget. Une charge qui est pérenne et qui a moyen terme peut impacter son équilibre financier, remettre en cause le nombre et la qualité des projets proposés aux Voreppins, et remettre en cause certains postes ou temps de travail.

Certes, vous affichez une reconduction identique de la subvention mais si je voulais faire du mauvais esprit je dirais que ces mesures sont une baisse de subvention déguisée.

Je tiens aussi à faire remarquer, même si cela est indépendant de ces avenants, que la MJC dans le cadre de la loi sur la prise en charge par les employeurs d’une partie de la mutuelle, aura une dépense pérenne de fonctionnement supplémentaire qui s’élève à un peu plus de 2 000 € pour l’année 2016.

A propos du centre de loisirs et des TAP (Temps d’Activité Périscolaire)

La subvention pour le centre de loisirs prendra fin à la fin du mois d’août.

En effet vous avez décidé d’externaliser la gestion des TAP et du péri-scolaire et de joindre dans l’appel d’offre le centre de loisirs pour rendre le marché plus attractif. Vous envisagez une DSP (délégation de service public).

Un cahier des charges est en cours de réalisation et un appel d’offre sera lancé dans les prochain mois. La MJC pourra répondre à cet appel d’offre au même titre que d’autres organismes.

Nous sommes satisfaits de la rédaction de ce cahier des charges mais nous sommes surpris qu’il n’ait pas été rédigé avant les discussions qui ont eu lieu sur ce thème avec la MJC.

Nous allons enfin connaître quelle politique vous comptez mettre en place en ce qui concerne les TAP.

Mieux vaut tard que jamais mais il était temps puisque le PEDT (Projet éducatif de territoire) a dépassé les 3 ans et devrait déjà être réécrit.

J’en profite pour rappeler que contrairement à ce que vous aviez écrit à l’époque, nous étions une des premières communes de l’Isère à l’avoir rédigé en préalable de la mise en place de la réforme.

Nous espérons que le projet du cahier des charges sera présenté et étudié en commission et si un groupe de travail se mettait en place nous souhaitons en faire partie [3].

Lorsque les offres seront remises, nous attendons un vrai débat sur le choix du prestataire.

Nous sommes tous conscients de la nécessité de gérer au mieux les dépenses communales, à condition que cela n’impacte pas la qualité du service rendu aux familles et à leurs enfants.

D’ailleurs nous regrettons que sur la question de la politique enfance jeunesse on ne parle plus souvent de chiffres que d’objectifs et de projets.

Pour les raisons que nous venons de présenter nous nous abstiendrons.


[1] Aux derniers comptes disponibles (AG 2015), la réserve est de 116 000 € et les charges de personnel de 355 000 € ce qui représente un peu moins de 4 mois de sécurisation. Le maire annonce un matelas de 250 000 €.
[2] Rappelons que les « activités adultes » sont auto-financées.
[3] Nous avons reçu cette assurance lors du conseil.

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1 commentaire pour “MJC, mise à contribution et fragilité supplémentaire

  1. Lachaize
    31 décembre 2015 at 12 h 10 min

    Très bon commentaire.Tout notre soutien.

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