Le choix des bâtiments au détriment de l’humain
Il n’y a pas de budget, pas de subventions possibles, c’est ce qui est répondu aux habitants de Bourg Vieux qui veulent redonner vie au « jardin collectif des coccinelles », ce bel espace sur les hauts du quartier, à l’abandon.
Tous les projets de participation habitante nécessitent un suivi, une réelle volonté politique pour les faire vivre, accompagner la rotation des participants et les ancrer dans le temps.
C’est cette volonté politique qui fait défaut depuis 2014 : aujourd’hui, tout est à refaire dans le jardin créé il y a 11 ans sur un terrain prêté par le bailleur. A l’époque, les habitants avaient travaillé avec un paysagiste pour l’aménagement, et une association pour les techniques de culture. Ce terrain informe était devenu un bel espace convivial et vivant.
Aujourd’hui, des habitants désirent réinvestir les lieux. Avec courage, ils ont réussi à désherber quelques m2 au milieu des ronces et des broussailles.
Mais pour redonner vie au jardin, il est nécessaire avant tout de mettre une clôture digne de ce nom pour que les sangliers ne détruisent pas le travail effectué par les volontaires.
Sans même avoir fait une évaluation budgétaire des besoins, la réponse de la municipalité est : « nous n’avons pas d’argent ». Faux !
Lors du Conseil d’Administration du CCAS du 22 juin, nous avons découvert qu’il y avait 85 000 € en réserve d’investissement. Nous avons été stupéfaits d’entendre dire que, comme il n’y avait pas de projets, 70 000 € seraient transférés au budget du Foyer Logement pour la maintenance du bâtiment.
Bien sûr qu’il faut continuer à entretenir Charminelle ! Mais pas avec de l’argent destiné au financement des projets qui permettent de faire société, de mieux vivre ensemble, des projets à vocation collective, citoyenne, d’échanges et de partages. Le jardin partagé s’inscrit totalement dans cet objectif. Mais derrière les discours de la majorité, le jardin n’est pas considéré dans les faits comme un projet dans lequel il faut investir.
Si depuis 6 ans, l’urbanisation se fait sans réflexion globale sur le cadre et la qualité de vie des habitants, que le service d’Action Sociale ne choisisse pas d’investir dans des projets partagés, dans le soutien aux habitants qui veulent redonner vie à ce bel espace collectif de quartier est tout autant incompréhensible.
Une fois de plus, nous n’avons pas le même regard sur les enjeux de notre société et les investissements nécessaires.