Tribune février 2022

Espaces publics, un choix des élus

Depuis 2014, le paysage urbain de Voreppe change.

Si un permis de construire en règle ne peut être refusé, si la municipalité, à moins de préempter, ne peut empêcher les ventes à des promoteurs ou la parcellisation des terrains privés, elle garde en revanche la maîtrise des aménagements de l’espace public.

Pour l’Hoirie, c’est le débat sur le nombre de logements et le pourcentage de logements sociaux qui a primé : la réflexion sur l’intégration du super U est passée à la trappe ; le parking extérieur pouvait être refusé. Mais, en 2016, qui s’est préoccupé de l’impact de ce projet sur les habitations environnantes dans la majorité ?

Pour le projet Champ de la Cour, si une « placette » a été prévue sur l’îlot Nord, aucun espace public n’est envisagé sur les 24 000 m² de l’îlot Sud, hormis les voies vertes qui le ceinturent, alors que le projet global inclut aussi toutes les constructions le long de Chapays.

Les m² du terrain communal seront vendus et intégrés au pot commun du projet des promoteurs. La discussion sur de possibles espaces publics est close. L’espace sera un ensemble de copropriétés privées. Mais on nous rassure en disant que l’espace restera ouvert sur le quartier. Jusqu’à quand ?

Pourtant lorsque l’on possède quelque 8 100 m² sur le tènement, il y a matière à négocier.

Rappelons qu’en 2014, 250 logements sur 4,5 hectares avec un parc public ont été jugés trop denses à l’Hoirie par la majorité actuelle qui a largement instrumentalisé le projet. Par contre, en 2022, ces 270 logements sur 2,5 hectares sans parc public est présenté comme un projet exemplaire. Bien sûr, tout cela dans l’intérêt des Voreppins …

Pour que Voreppe ne devienne pas une ville dortoir, il est nécessaire d’avoir une politique volontariste de création et d’aménagement des espaces publics et ne pas s’intéresser qu’au gain financier dans la gestion des biens communaux. Il est essentiel que ces nouveaux quartiers soient intégrés à la ville et que l’ensemble des Voreppins prennent plaisir à les traverser, y marcher, y jouer, qu’on les fasse vivre par une vraie politique culturelle et d’animation de la vie locale.

La nécessité de construire et d’accueillir de nouveaux habitants ne peut servir d’excuse au manque de vision et de travail sur la question des espaces publics.

Investir dans leur aménagement, c’est faciliter et sécuriser les mobilités douces, c’est relier les quartiers entre eux, c’est penser la ville comme un espace commun.

Cette vision de la ville est un choix des élus.