Abattage des arbres de la Roize

Conseil municipal du 12 octobre 2023

Après une première coupe de 16 arbres en 2022 au bord de la promenade de Roize, la majorité s’attaque maintenant au « tronçon n°2 », avec la volonté d’abattre cette fois-ci 25 arbres, sans discernement entre sains et malades.

Suite à une réunion publique le 11 octobre sur le sujet, plusieurs Voreppins se sont exprimés pour dire leur incompréhension de tout couper alors que plusieurs arbres sont sains ou n’ont pas de raison d’être abattus.

D’ailleurs, une pétition est en ligne sur le sujet. Ces préoccupations légitimes de citoyens méritent d’être entendues.

Nous avions déjà écrit un article sur ce sujet récemment, mais nous tenions à reformuler officiellement l’inquiétude de Voreppins sur le fond (pourquoi abattre 25 êtres vivants alors que 7 seulement sont à abattre, d’après l’expertise menée) et pointer du doigt, de nouveau, un processus où la réunion publique est réalisée alors que le planning est déjà affiché, ainsi que le nom de l’entreprise retenue.

Voici notre intervention en fin de conseil.


Je souhaite rappeler la vive inquiétude des Voreppins et de notre groupe au sujet de l’abattage prochain de 25 arbres (robiniers faux acacias) sur la voie verte de la Roize (projet « deuxième tranche »).

Une réunion publique tenue hier a précisé les contours du projet et détaillé l’état phytosanitaire de ces arbres. Personne ne conteste la mise en sécurité qui s’impose (3 arbres à abattre par mesure de sécurité, et 4 dans une logique « de gestion » face au dépérissement sur cette portion, d’après l’expert).

Par contre, comme l’expert l’a confirmé, 5 arbres sont parfaitement sains, et les 13 autres ne nécessitent pas un abattage imminent.

Il nous paraît précipité, au vu de ce diagnostic, de les vouer tous à l’abattage sans autre forme de procès, dans cette zone de balade appréciée de tous, notamment pour son ombre pendant l’été. Même si quelques racines peuvent très localement poser problème (ralentissement pour les vélos, gênes en termes d’accessibilité pour PMR), nous sommes convaincus que des moyens existent pour les régler sans couper les arbres.

Certes, le projet prévoit bien une replantation, mais il faudra attendre plusieurs dizaines d’années pour que cette compensation soit effective.

Rappelons aussi que le code de l’environnement, article L. 350-3, interdit a priori cet abattage :

« Le fait d’abattre ou de porter atteinte à un arbre ou de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit« .

Même si la loi permet de déroger à cette interdiction, elle encadre strictement cette dérogation par une déclaration préalable auprès des services de l’état.

  • Monsieur le Maire, nous vous demandons une copie du dépôt de cette demande, ainsi qu’une copie de la réponse des services de l’état.
  • Aussi, y a-t-il eu déclaration préalable lors de l’abattage de la première tranche en 2022 ?

Au-delà de l’aspect du droit, nous tenons à rappeler l’importance de la lutte contre la minéralisation en milieu urbain, de la préservation des îlots de fraîcheur, de l’intérêt aussi de partager les constats, les visions et de discuter des projets avec les habitants concernés.

Ici, le diagnostic détaillé a été présenté hier, le projet était déjà prêt, et l’abattage est prévu dès novembre, ce qui laisse peu de place à la concertation, à l’intelligence collective.