Mi-mandat – Un bilan bien triste

Nous laissons la municipalité parler avec enthousiasme de ses réalisations (et de ses fameux 10 défis) tout au long de ce document dont nous n’avons pas eu connaissance !

Le nôtre, de défi, ici, est de faire un état des lieux de ces dernières années en 5000 caractères. C’est bien court et tout ne pourra être dit.

Un urbanisme, trop vite, trop fort

Depuis presque 10 ans, les décisions d’urbanisme, qui ont malheureusement transformé durablement notre ville, ont été unanimement votées par la majorité.

Le plan local d’urbanisme (PLU) voté en 2014 était planifié pour une évolution maîtrisée et accompagnée sur 20 ans. Force est de constater qu’en 9 ans, les principales possibilités de construction sont toutes réalisées ou engagées. Il n’y a désormais plus d’espaces structurants à urbaniser.

  • Des projets pensés a coup par coup sans travail d’intégration dans le tissu existant, sans vision sur les conséquences en termes de mobilité, stationnement, espaces publics.
  • Des places en béton, des arbres sains abattus, des plantations qui ne procurent aucune ombre : un aménagement des espaces publics à contre-courant des besoins futurs, à l’heure où il faut désimperméabiliser et végétaliser notre ville.
  • Aucune initiative de la commune pour nos déplacements au quotidien (voies piétonnes et cycles directes, sécurisées, agréables). Heureusement, Voreppe bénéficiera des aménagements du schéma vélo du Pays Voironnais.
  • Aucune valorisation des espaces communs comme espaces de vie collective, de rencontres.

Le travail actuel sur quelques modifications du PLU ne servira plus qu’à contrôler les divisions parcellaires, les regroupements de terrains, les constructions éparses. Le mal est fait.

La conséquence en est un urbanisme débridé, sans cohérence ni respect de l’âme de notre ville.

Et que dire de l’agriculture et l’alimentation ?

Vite oubliée la promesse électorale d’une réflexion sur une cuisine centrale mutualisée, pas de travail en commission sur l’écriture du cahier des charges pour choisir le futur prestataire de la restauration scolaire, pas de réflexion sur la sécurité et l’autonomie alimentaire des territoires.
La majorité met en avant la protection des terres agricoles, mais pour quoi faire?

Des projets sur nos espaces naturels communaux ?

Vite enterrée la promesse de campagne : « Nous engagerons une réflexion pour le site de la Rigonnière, en vue d’y accueillir dans le futur, un nouvel espace dédié à des activités de loisirs ».
Avant même que la réflexion ne commence sur le centre aéré, la majorité avait engagé le projet viticole sur le site; sans information, sans discussion préalable. Il a fallu que des citoyens s’organisent de leur côté et proposent in extremis des projets alternatifs.
Quant à la suite, c’est le plus grand flou !

Démocratie locale : un alibi ?

La multiplication des réunions publiques n’est pas un gage d’une démocratie locale en bonne santé. La plupart de ces réunions sont de fait des réunions d’information, sans plus aucune marge pour faire évoluer les projets sauf à rentrer dans une opposition frontale.
Une véritable démarche de co-construction dans le travail entre élus et avec les citoyens est pourtant possible.
Encore faut-il écouter, faire confiance , accepter les idées nouvelles. C’est tout le bien que nous souhaitons au nouveau « comité citoyen » tout en regrettant que les comités de quartier en soient de fait exclus.

L’abandon de la distribution du Voreppe Emoi, ne donne plus la chance d’attirer une grande partie des Voreppins à la vie de la commune. L’information doit être pourtant amenée à tous pour faire vivre notre débat démocratique.

De l’exercice de notre mandat

En tant qu’élus, nous nous attachons à informer les Voreppins en rendant publiques depuis des années toutes nos interventions en conseil, nos tribunes, nos réflexions sur notre site (http://VoreppeAvenir.fr).

Nous ne sommes pas dans une opposition systématique et stérile dans laquelle la majorité voudrait nous enfermer. Nous participons activement aux commissions, sommes forces de propositions dès que l’occasion nous en est donnée et votons en conscience lors des conseils municipaux.

Cependant, le choix des horaires des commissions et groupes de travail, souvent en plein après-midi, ne sont pas propices à la participation des élus. Une fois, cela peut s’entendre, systématiquement cela devient une volonté d’écarter la minorité dont beaucoup d’élus ont une activité professionnelle. Sans parler du fait que que ces instances sont rarement des moments de débat mais souvent des exposés où tout est déjà ficelé d’avance.

En ce mi-mandat, Guillaume Bras rejoint notre équipe en remplacement de Salima Ichba. Un grand merci à Salima pour ces 15 ans au service des Voreppins.

Pour conclure

Si nous voulons continuer de bien vivre ensemble alors que la fracture sociale se creuse, que nos démocraties sont mises à mal, que la pression des conséquences du réchauffement climatique se fait de plus en plus pressante, nous devons nous engager résolument dans des choix d’actions cohérentes, tournées vers l’avenir, ambitieuses et partagées avec les citoyens.

Être élu, c’est gérer le présent et anticiper l’avenir. Notre commune mérite plus d’ambition et plus d’intelligence collective face aux enjeux de demain !