Tribune novembre 2023

Les arbres de la discorde

Pourquoi revenir encore sur la question des arbres ?

Parce que c’est un exemple simple où la municipalité pouvait jouer le jeu de la concertation avec les habitants, partager le constat et ouvrir ensuite la discussion et non, comme cela a été fait lors de la réunion publique du 11 octobre dernier, présenter un projet déjà ficelé et un marché de replantation attribué.

Parce que pour la promenade de Roize, un scénario alternatif à cet abattage massif est possible : sur les 25 arbres qui seront abattus, 7 doivent l’être selon le rapport de l’expert arboricole (que l’on n’a pas encore vu), 5 arbres sont en bonne santé, et 13 autres ne nécessitent pas un abattage immédiat.

Cette réalité permet d’envisager un aménagement progressif : une première plantation d’arbres nouveaux à la place de ceux abattus, un renforcement de la densité plantée sur les espaces aujourd’hui non couverts, puis un remplacement progressif au fur et à mesure des nécessités.

Quant à la question des racines, des actions préventives peuvent être mises en place au fur et à mesure des nouvelles plantations. Et sur la zone très localisée où la chaussée est vraiment déformée, des solutions alternatives doivent être recherchées avant de faire le choix de l’abattage.

Des arbres anciens, des plus jeunes à différents niveaux de croissance, pour que cette promenade de Roize reste ombragée et agréable pour tous, sans avoir une carence de 5 à 10 ans sans ombre !

En quoi cette alternative est-elle moins pertinente que celle de la majorité ?

Ne nous laissons pas tromper par l’effet d’annonce de 41 arbres contre 25. En effet, les espèces choisies pour les plantations récentes (arbres en rives gauche et droite de la Roize, replantations rue Jacques Prévert,…) ne feront hélas pas ou peu d’ombre. Quant aux espèces prévues sur cette nouvelle coupe rase, elles ne comprennent réellement que 16 arbres dits « de première grandeur »… Et dans plusieurs longues années…

La végétalisation et la désimperméabilisation des espaces urbains sont des moyens pour rendre nos villes plus supportables face aux conséquences du réchauffement climatique. Un arbre met des années avant de pouvoir faire vraiment de l’ombre. Aussi, couper massivement des arbres en bonne santé ou ne présentant pas de risque immédiat va à l’encontre des bonnes pratiques à mettre en place.

Alors que la question des nouvelles plantations devrait rassembler, elle divise.

A la fin, qui paie les pots cassés? Les êtres vivants dont nous faisons partie, notre bien vivre, notre commune.