Voreppe Avenir

Bilan de rentrée

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A l’occasion de la rentrée, nous avons été sollicités par la Dauphiné Libéré pour une interview. Cet exercice a été l’occasion de nous pencher sur l’action municipale depuis 2 ans.

Nous reproduisons ici le document que nous avons transmis au journaliste en appui à cet entretien.


2 ans et demi après le début de ce mandat, c’est le moment de faire le point sur les projets et les objectifs de la majorité municipale.
A-t-elle tenu ses engagements annoncés lors des élections ? Quels sont ses projets pour les 3 ans à venir ?

A propos de l’urbanisme

L’engagement : un nouveau PLU dans les deux ans !

Et pourtant, quelques semaines après le début du mandat, on ne parlait déjà plus d’un nouveau Plan Local d’Urbanisme.

On peut constater que la stratégie et les fondements du PLU voté lors du dernier mandat et critiqué sans nuance sont de facto repris. Nous sommes bien entendu satisfaits que cette municipalité reconnaisse le travail de qualité accompli.

Mais cela met encore plus en lumière l’unique préoccupation électorale qui animait cette promesse de campagne. DGS expérimenté [1], notre maire savait pertinemment qu’une fois élu, il ne la tiendrait pas.

Une simple révision est donc proposée.

« On agit ainsi pour que ça aille plus vite … » dit le maire au journaliste du DL pour justifier l’abandon du PLU.

Un nouveau PLU en 2 ans promis à la population et 2 ans après l’élection la simple révision n’est pas encore terminée. De qui se moque t-on ?

Tromperie, erreur, inexpérience … sûrement pas, cette révision a un seul objectif : justifier l’abandon de cet engagement annoncé la main sur le coeur en répondant avant tout à quelques intérêts particuliers ou à des promesses électorales. Promesses qui s’inscrivent malheureusement le plus souvent en contradiction avec le Projet d’aménagement et de Développement Durable du PLU.

L’exemple de l’Hoirie

« Moins de logements » demandaient les riverains : accordé. Mais la baisse du nombre de logements prévus sur cette zone stratégique de Voreppe, proche de la gare, va a l’encontre de l’objectif de refaire croître la population mais aussi de son rajeunissement.
« Moins de collectifs et moins hauts » demandaient les riverains : accordé. Mais d’un véritable quartier avec des espaces publics ce projet s’est réduit à un gros « lotissement ». A cet endroit, c’est un gâchis et un gaspillage de notre si rare espace urbain. Le coût de sortie et la qualité de la construction en souffriront.
« Moins de logement social » demandaient les riverains : accordé. La réponse à cette revendication va même au delà des attentes des plus allergiques au logement social.

  • 21,6% de logements sociaux au lieu de 25%.
  • Seulement 10 logements sociaux familiaux sur les 47 prévus, en effet, 33 sont prévus pour les séniors dont la plupart en PLS (logement social le plus cher).

Finalement, ce projet est issu d’une caricature de concertation en vue de satisfaire les promesses électorales.

Mais ce choix « courageux » correspond t-il à la volonté affiché de donner un nouveau souffle démographique à notre commune, remplir nos écoles  ? Faites le compte.

De plus, pour satisfaire le rejet du logement social de certains sur ce secteur, la municipalité prévoit de regrouper 50 logements sociaux coincés entre la gare et une nouvelle voirie poids lourd pour Vicat.
Triste réponse à la nécessité de mixité sociale. Le commissaire enquêteur a lui même pointé ce problème.

L’exemple du chemin du Bouvaret

Des bâtiments et un camping se sont développés sur un terrain agricole qui fait partie de la Zone Agricole Protégé prévue dans le PLU. Ceci va à l’encontre de l’obligation de protection des terres agricoles dans ce secteur et est contraire à la législation en matière d’urbanisme.

Une procédure juridique était en cours mais la municipalité l’a purement et simplement abandonnée. De surcroît, elle a facilité et autorisé l’installation d’eau potable. Elle entérine ainsi des logements créés en toute illégalité.

Questionné sur ce point depuis plusieurs mois, le mairie nie cette illégalité mais ne nous a donné aucune réponse concrète pour démontrer le bien fondé de sa décision.

Engagement électoral, manque de courage face aux pressions , négligence … ?

Ce passe-droit fragilise la coupure verte pourtant défendue dans les mots par cette même municipalité.
Il ouvre la porte à de nombreuses demandes du même ordre, fragilise tout refus à des demandes d’aménagement et toute action en justice future.
Il instaure de fait une différence de traitement dans les dossiers d’urbanisme contraire à la rigueur et à l’équité nécessaires dans la conduite de ces dossiers.
Faute de réponses à nos questions, nous questionnons le préfet et envisageons de poursuivre en justice.

Les deux exemples ci-desus illustrent les motivations réelles de cette révision.

A propos du pôle d’échange et du parking gare

Le pole d’échange gare proposé au Pays Voironnais va être très coûteux pour les finances publiques avec la construction d’une voirie lourde essentiellement pour les camions qui desservent Vicat. Pourtant, une solution alternative bien moins coûteuse avec l’accès à l’usine par le chemin de l’Ile Magnin n’a même pas été étudiée. En effet, une voirie au gabarit nécessaire existe déjà avec un portail qui donne un accès direct dans l’usine. Nous avons demandé que ce scénario soit étudié avant toute décision définitive.

Concernant les parkings, nous nous interrogeons sur cette option de l’appel d’offre du pays Voironnais (dont L. Remond est l’initiateur puisque Vice-Président de ce secteur) qui envisage à terme de rendre payant les parkings du pole d’échange de Voreppe. Malgré les dénis cette éventualité est toujours inscrite dans les projets du Pays Voironnais.

A propos de l’Ecole Debelle

On apprend le projet d’une nouvelle école par voie de presse (Dauphiné Libéré du 30/08/2016).
Annonce publicitaire ou de circonstance, ballon d’essai … ? Nous sommes interrogatifs.

Ce projet annoncé en fanfare n’a pourtant jamais été abordé en commission et aucun financement n’est prévue dans le PPI (Plan Pluriannuel d’Investissements)

Si la section maternelle doit être effectivement travaillée, la construction de tout un groupe scolaire est d’une tout autre dimension en terme de projet et de financement. Que deviendrait dans ce cas le bâtiment historique ?

Bref, peut t-on annoncer de cette façon un dossier aussi lourd sans prendre le risque de donner de faux espoirs ou de grandes déceptions. Mais, après tout, ce ne sera pas la première promesse oubliée.

A propos des projets en cours et des cameras

Si la plupart des réalisations ou des projets en cours de ce début de mandat ont été initiés ou commencés avant 2014 (réseau de chaleur, sécurisation des Balmes, Hoirie, réfection des rues du centre-bourg (rue de l’Isle et rues Pognient et des Pallaches à venir), logements sur les terrains du séminaire et rue du Boutet… la décision de doter la ville de 30 caméras pour 300 000€ est une des rares décisions nouvelles de cette municipalité.
Nous avons déjà exprimé notre opposition sur ce projet parce que son efficacité n’est pas assurée et que c’est un projet démesuré, presque dogmatique. Voreppe coiffe Voiron sur le poteau puisqu’elle n’en possède qu’une vingtaine.
Nous aurions souhaité un peu plus de mesure et d’expérimentation.

A propos de nos points d’accord

Nous soutenons le projet du cinema et de sa deuxième salle sous réserve que l’on se donne les moyens de faire vivre un tel outil. Peut-être faudrait-il l’ouvrir à des personnes du monde associatif ou à des passionnés, comme appui dans l’accueil et la gestion.

La poursuite du sérieux budgétaire

Nous avons conscience que la baisse des financements de l’Etat pour assainir les finances nationales est un enjeu sérieux et contraignant pour Voreppe (comme pour toutes les communes). Cela entraîne de fait un moratoire sur les investissements (comme nous-même l’avions fait en 2009 lors de la perte d’1 million d’euros sur le budget liée à la fermeture des papeteries). Mais ce moratoire devra être officialisé et déboucher sur une prospective financière et un plan d’investissement précis et détaillé.
Aujourd’hui, ce n’est pas le cas et les annonces précipitées comme la reconstruction de l’école Debelle ne vont pas dans ce sens.
Pour faire une course de fond, il faut d’abord dire on l’on va, en détail, pas seulement « on prend la route, on verra »

La situation financière de Voreppe

Elle a été auditée par la CAPV. Voreppe fait partie des communes solides qui surmonteront ses baisses de dotation. Certes ce sera difficile et demandera de faire des choix. Mais cette solidité structurelle, largement construite lors du dernier mandat, nous permettra de franchir le cap sans trop de casse.

C’est d’ailleurs cette solidité qui permet aux élus de Voreppe, dans ce contexte difficile, de compenser les hausses d’impôt de la CAPV liées aux transferts de certaines compétences. Toutes les communes ne le font pas ou ne peuvent pas le faire.

Nous soutenons toutes les démarches de mutualisation construites sur un projet au service des habitants, comme celui des médiathèques qui aboutit après 5 ans de travail. Nous sommes plus circonspects sur les écoles de musique ou les piscines dont des échéances sont fixées alors qu’aucun travail sur les objectifs n’est fixé, hormis l’aspect comptable.

A propos des investissements du mandat précédent qui mettraient Voreppe en difficulté

Toutes les municipalités ont investi pour Voreppe. Heureusement !
Pour notre part, en 2009 lors du très gros coup dur financier, nous n’avons pas cherché à instrumentaliser la construction de la nouvelle mairie et l’extension de l’arcade réalisées lors du mandat précédent pour un total de 9 M€. Pourtant, il nous a fallu anticiper le remboursement d’un emprunt inutile d’1 M€ contracté par Anne Gerin alors adjointe aux finances. Au lieu de critiquer le passé, nous avons agi.

Le Compte Administratif de 2015 a encore permis un autofinancement de 1,4 M€ signe des marges de manœuvre et de la bonne gestion précédente (y compris en terme de réduction des effectifs).

Alors les faux procès sont inutiles sinon à cacher un manque d’ambition et d’idées.

A propos de Bourg-Vieux

Nous sommes satisfaits que les travaux de Pluralis s’annoncent enfin et que le projet en gestation depuis 2010 ait évolué vers une restructuration de fond bien au-delà d’un rafistolage de façade. On peut remercier Pluralis d’avoir cette ambition pour ce quartier et ses habitants.

Par contre la part de travaux de la mairie n’est plus à l’ordre du jour. L’espace public n’est pas prévu d’être engagé avant 2020-2022 et le terme du mandat comme le confirme la prospective financière globale qui nous a été montrée.

Pourtant dans l’accord tripartite signé en 2010 entre Pluralis, le Pays Voironnais et Voreppe (pour 23 M€), la municipalité s’est engagée à hauteur de 6 M€ sur les espaces publics dans la proximité immédiate de Bourg-Vieux (place de la fête, espace de jeux et place active dans bourg vieux, cheminements vers l’école et aménagement de l’espace famille ainsi que le réaménagement hydraulique et de loisirs du parc Lefrancois …) Seuls les travaux de l’esplanade entre le parc et le stade commencés en 2013 ont été achevés.

La municipalité annonce qu’elle donne priorité à la rénovation des logements et il est vrai que c’est un point primordial. Sauf que ce n’est pas de son ressort mais celui du bailleur et qu’elle pourrait très bien faire avancer certains projets municipaux en parallèle. Mais en a t’elle la volonté ?

A propos du travail de l’opposition

Nous regrettons que les commissions se résument pratiquement à la présentation des points du conseil municipal à venir. Peu de travail sur le fond et le long terme. C’est dommage

Cette municipalité est dans la posture du ‘rien n’existait avant 2014’ si l’on en croit leur bilan de deux ans de mandats. Un exemple symptomatique, la disparition des délibérations et compte-rendus des conseils municipaux sur le site avant mars 2014. Cet historique est pourtant important pour mieux comprendre les enjeux actuels en regard du passé récent.


[1] Luc Rémond a été Directeur Général des Services à Voreppe puis à Moirans de la fin des années 90 à 2014.

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1 commentaire pour “Bilan de rentrée

  1. Martin H.
    10 octobre 2016 at 15 h 55 min

    Madame, Monsieur,
    J’ai lu avec intérêt votre chronique sur le bilan de la municipalité actuelle.
    A propos de l’urbanisme, un point a retenu mon attention : l’exemple de l’Hoirie.
    Il me semble que vous accordez beaucoup d’importance aux riverains de ce quartier. Je me souviens que le projet que vous portiez à l’époque ou vous étiez aux affaires avait été contesté par quelques 1200 signataires d’une pétition qui avait été initiée par une association de défense de ce quartier, association qui avait d’ailleurs été créée sur la suggestion d’un élu de votre majorité.
    Le projet proposé semble mieux correspondre à l’attente des voreppins.
    D’ailleurs la posture doctrinale que vous avez adoptée sur ce projet et sur le PLU explique en grande partie le résultat des dernières élections municipales.
    Pour ce qui est des promesses électorales, qu’y a-t-il à redire si un maire respecte les engagements qu’il a pris pendant la campagne ? C’est tellement rare de nos jours.
    Cordialement.
    M. Martin

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