En tant qu’élus, nous avons été convoqués à un « conseil municipal privé » à propos du projet viticole de la Rigonnière. Cette convocation interroge à plusieurs titres.
Pourquoi parler de « conseil privé » ?
– Une réunion de plus ? Il existe déjà de nombreuses instances dont le rôle est de traiter de la vie de la commune : commissions, conseils d’administration, Office Municipal des Sports, Conseil de la Vie Associative, comités de pilotage, conseils municipaux,… pourquoi ajouter une nouvelle couche : les instances existantes ne seraient-elles pas suffisantes ? Certes, l’existant est largement perfectible sur son fonctionnement, mais il est naïf de croire que ce nouveau vecteur va changer des choses d’un coup de baguette magique ; il s’agirait plutôt d’améliorer ce qui est déjà en place ! On ne parle même pas de la charge supplémentaire dans des emplois du temps déjà contraints, qui n’est que rarement synonyme d’efficacité… On peut par ailleurs noter que les instances existantes regroupent déjà les personnes invitées au dit « conseil privé ».
– Une réunion privée ? Là, le décalage avec les conclusions des états généraux est flagrant. N’est-il pas dit dans le livre blanc qu’une attente forte est de « remettre le citoyen au centre de la démocratie locale et renforcer les liens entre les élus et les habitants » ? Dès lors, on pouvait s’attendre à une participation de citoyens à la vie politique un peu plus développée que la simple présence aux conseils municipaux et à quelques réunions. Par exemple, plus de transparence sur les commissions et les comités de pilotage (publication des documents de travail, de compte-rendu,…) ou même participation possible à ces mêmes réunions. Au contraire, il est choisi de mettre en place une réunion délibérément « privée »…
– Une réunion vraiment « privée » ?… Et pourtant, le diable est dans les détails, car cette réunion privée s’est faite en présence de personnes non élues de la commune : un viticulteur, un représentant du syndicat des vins, et une représentante de la chambre d’agriculture. Certes des « sachants », mais pas impartiaux sur le sujet qui nous concernait et sans contradictoire. Un conseil municipal « priva(tis)é » ; une manière étonnante d’aborder les sujets et de renforcer les liens entre élus et habitants…
Pourquoi une réunion sur le projet viticole de la Rigonnière ?
– Des choses faites dans le mauvais ordre ? Il avait été acté en conseil municipal le principe de réunions de concertation concernant le site de la Rigonnière pour recueillir tous les avis des Voreppins sur l’avenir de ce site. Une décision qui irait dans le sens des attentes issues des Etats Généraux ; et ce avant toute avancée détaillée de tel ou tel projet. Pourtant, il a été choisi de commencer par une réunion privée sur un projet en particulier. Pourquoi ne pas avoir commencé, ne serait-ce que par respect des Voreppins, par les écouter ? Pourquoi ne pas étudier les autres possibles (comme demandé par les habitants !) au même titre que le projet viticole ?
– Une manœuvre politicienne pour une caution morale ? Admettons que, dans le bénéfice du doute et comme évoqué en conseil municipal, le conseil privé soit réalisé pour étudier la faisabilité d’un projet. En quoi un conseil dans sa totalité apportera plus d’informations qu’une commission ou qu’une réunion publique ? Une réunion plénière est rarement une réunion de travail et surtout, si l’objectif est réellement une discussion technique dont le point de sortie est d’avoir une idée sur la faisabilité ou pas d’un projet (parmi d’autres, il est important d’insister), pourquoi ne pas proposer cette discussion à tous ceux qui le souhaitent ? Remettre le citoyen au centre de la démocratie locale…
– Des priorités qui fluctuent ?… Enfin, il avait été promis que d’autres sujets seraient discutés en premier lieu, et notamment l’état des bâtiments communaux et notre capacité (ou non) à les entretenir et en second lieu le centre de loisirs… Mais cela semble finalement moins prioritaire que le projet viticole ; pourquoi ?