Tribune juin 2023

Invasion !

La chute de la biodiversité est due en premier lieu à l’activité humaine. Une deuxième cause, liée, est l’introduction d’espèces invasives.

La renouée du Japon a été introduite vers 1820 aux Pays-Bas. Sa couverture végétale, sa croissance rapide, sa production d’un composé toxique pour les racines des autres plantes, sa résistance et son système racinaire lui permettent de coloniser de grandes surfaces, empêchant le développement de toute autre espèce végétale.

Les activités humaines, qu’elles soient agricoles ou de travaux publics, participent à la propagation de l’espèce autant que les crues qui permettent à ces rhizomes de voyager le long des cours d’eau que la renouée affectionne.

À Voreppe, elle a déjà colonisé la Roize, le chemin du gigot, la Rigonnière et s’entend d’année en année. C’est une lutte pied à pied de la part des collectivités sur un combat qui semble perdu d’avance. Les jardins des particuliers n’en sont pas exempts malheureusement.

Pour limiter son expansion, seuls l’extraction des rhizomes, la pose d’une bâche et l’incessante répétition de fauchage des repousses permettront l’épuisement de la plante jusqu’à sa quasi-disparition. Quant aux jeunes pousses, elles peuvent être entièrement déterrées. Une fois déterrées ou coupées, le mieux est de les mettre dans un sac plastique hermétiquement
fermé, dans la poubelle des déchets ménagers pour être incinérés.

Bien que les traditions chinoises et japonaises qui trouvent certains usages en pharmacopée, elle n’y est pas invasive et ne provoque pas de dommages comme chez nous.

A la rigueur, ici, elle peut être… mangée. Proche de la rhubarbe, certaines recettes de tartes peuvent être tentées (attention toutefois à vos spots de cueillette, la renouée du Japon affectionnant les terrains riches en… métaux lourds). Mais même si tous les Voreppins en deviennent friands, cela ne suffira pas…


Un peu plus sérieusement, au Canada, des communes ont mis en place de l’écopastoralisme. Elles font pâturer sur les espaces envahis des « chèvres des fossés », une race bretonne qui ne produit pas de lait mais qui est très connue pour ses capacités de débroussaillage et qui est déjà utilisée en France dans certaines zones dans le cadre de la lutte contre les incendies.

D’une pierre deux coups, peut-être une piste pour Voreppe ?

PS : Ne voyez aucun lien entre cet article informatif et l’investissement actuel de la majorité municipale dans le nettoyage de plantes jugées indésirables dans son pré carré.


Un lecteur attentif nous signale que le groupe Adéquation du Pays Voironnais (structure d’insertion par l’activité économique initialement créée par le Pays Voironnais en 1993) propose ce genre de prestation d’ecopaturage. Une bonne idée à tester sur Voreppe ?