Tribune avril 2022

Résistons

Au moment de la violente et dramatique agression de l’Ukraine, le débat se focalisait en France sur le psychodrame de l’obtention de 500 signatures pour les présidentielles. Que n’avons-nous entendu sur la mise à mal de notre démocratie si des candidats putatifs, crédités de plus de 10% dans les sondages, n’avaient pas le nombre requis de signatures ?

Les valeurs démocratiques garantissent la liberté de conscience et d’expression; il est normal que lors d’élections, des représentants d’opinions diverses se présentent pour proposer leur projet pour la France.

Mais il est tout aussi légitime que des élus ne souscrivent pas à des visions de société, à des discours tenus qui sont aux antipodes de notre ciment collectif, qui ne peuvent s’accorder avec les obligations d’un Président. Il est légitime de disqualifier cette revendication de postuler à cette fonction, quels que soient les chiffres des sondages, les tambours, les trompettes et la renommée.

La mondialisation, les inégalités sociales, la pauvreté… renforcent les replis sur soi identitaires, la peur de l’autre, la défiance dans les institutions et les politiques, l’abstention lors des votes, la radicalisation, la simplification des discours politiques ; mais cela ne justifie en rien les propos haineux, racistes, sexistes, violents qui ne font que diviser, nier nos valeurs communes. Liberté, Égalité, Fraternité ne sont pas que des mots.

Il ne suffit pas de se réclamer démocrate. Il est question aussi, surtout, de Valeurs. Il y a des lignes à ne pas franchir.

Que l’on se serve de l’argument démocratique pour justifier le parrainage de ces candidats comme l’ont fait le maire de Voiron ou le président du Pays Voironnais, pour se défendre ensuite publiquement en disant ne pas « soutenir », c’est oublier qu’aujourd’hui les autocrates qui arrivent au pouvoir sont élus et qu’ils sabotent de l’intérieur les fondements démocratiques.

Non ! légitimer un candidat plusieurs fois condamné pour propos racistes n’est pas être un Grand Démocrate.

Jean Jaurès disait que « Ce qui manque à la démocratie, c’est la confiance en soi-même… ».

Ayons confiance en notre force collective, en nos valeurs, en notre capacité à changer, à se réinventer, à construire positivement, ensemble.

L’Humanité est aujourd’hui assez en danger avec le dérèglement climatique. Ne permettons pas à la Haine de s’exprimer ; lui refuser la parole, c’est la Combattre. Avec tous les moyens, de toutes nos forces, Résistons.