Courrier de l’école de musique


Mi-mai, les familles inscrites à l’école de musique ont reçu un courrier signé par Madame Anne Gérin expliquant qu’il n’y aurait pas de réduction de cotisation sur l’année 2020-2021.

Les arguments évoqués sont la continuité pédagogique assurée par les professeurs, les investissements matériels et le coût de l’école de musique pour les contribuables.

L’année dernière, le dernier trimestre a été touché par la crise sanitaire ; la pratique de l’orchestre a été supprimée, le solfège et les cours ont été maintenus dans la mesure du possible, en visioconférence, avec un effort louable des professeurs pour assurer la continuité pédagogique. Un remboursement de 30% sur le dernier trimestre avait alors été réalisé.

Cette année, plus que l’an passé, a été impactée par les contraintes sanitaires car ce sont les trois trimestres qui ont été touchés. Même si du présentiel a été un peu réintroduit à partir de mai, les cours de solfège et d’instrument se sont faits essentiellement à distance et aucune pratique collective n’a été possible.

Mais alors, pourquoi un traitement différent sur les remboursements ?

Le courrier met en avant le coût de l’école de musique. Rien sur l’intérêt culturel et éducatif d’un tel équipement.

Or, même s’il y a eu une certaine continuité pédagogique, un cours d’instrument à distance n’a pas la valeur d’un cours en présentiel, notamment durant les premières années d’apprentissage, sans parler du solfège, où les enfants sont difficilement concentrés derrière leur écran.

Comme le rappelle le courrier, l’école de musique est un service public et, comme d’autres services, les adhésions ne couvrent pas le coût de l’équipement. C’est aussi le cas du cinéma, de la médiathèque, de la piscine,…

Un équipement public culturel ou sportif accessible au plus grand nombre reste avant tout un choix politique.

Favoriser l’accès à la musique par des tarifs adaptés aux quotient familial des familles est un choix politique.

D’ailleurs, on nous parle du coût de fonctionnement, mais rien sur ceux annexes pour les familles comme l’achat ou la location des instruments, des livres, des partitions,…

Ni non plus de l’implication de l’équipement dans l’animation de la vie locale par les concerts, spectacle de Noël, interventions dans les école… dont peuvent profiter gratuitement les Voreppins ; un beau retour sur investissement si l’on veut rester dans des arguments comptables.

La majorité municipale fait-elle réellement tout pour promouvoir la musique à Voreppe ?

Cette année décousue, les cours à distance, l’absence de pratiques collectives qui est pour beaucoup une vraie motivation à poursuivre leur cursus,… Autant de choses qui vont malheureusement pousser certains enfants à abandonner la musique.

D’un point de vue financier, aucune mesure d’incitation à rester l’année prochaine n’est prise (remboursement, avoir sur l’année suivante). Un rapide calcul, basé sur le remboursement donné l’année dernière (30%) amènerait à un remboursement de moins de 20 000€ . Soit le coût d’un panneau lumineux d’information au format « télévision ».

Par ailleurs, la journée « porte ouverte » généralement réalisée lors de la semaine enfance jeunesse a été annulée. Mais aucune date alternative n’est annoncée pour sa mise en place.

Quels seront les signaux adressés aux élèves actuels et potentiels pour encourager à pratiquer la musique à Voreppe ?

Pourquoi le contenu de ce courrier n’a-t-il pas été discuté en commission, afin de construire ensemble un avenir à la culture musicale ?

Heureusement, les nouveaux panneaux lumineux se feront les ambassadeurs d’une culture d’affichage et de communication au mépris de la réalité du soutien à la vie culturelle.