Tribune septembre 2025

Urbanisme : une méthode à revoir

L’aménagement urbain alimente de nombreuses discussions, souvent passionnées, et qui, comme toute question complexe, est aussi l’occasion d’approximations.

Dans ce cadre, la présentation au conseil municipal de juin 2025 du rapport triennal relatif à l’artificialisation des sols (ZAN), et du programme local de l’habitat du Pays Voironnais (PLH) permet de mieux comprendre les enjeux de l’urbanisation future de notre commune.

En lien, 2 délibérations ont été prises pour la mise en place d’un périmètre d’étude sur le secteur des Rayettes, et sur l’écriture d’un plan-guide des “enjeux et orientations de développement du quartier du Chevalon” par l’Agence Grenobloise d’Urbanisme (AURG).

Dans le cadre de la loi ZAN, Voreppe ne doit pas consommer plus de 14 hectares sur la période de 10 ans 2021-2031, puis 7 ha les dix années suivantes pour arriver à 0 ha en 2050.

Or les nombreuses constructions de ces dernières années ont déjà consommé 7,4 ha en 3 ans.

C’est pourquoi il est essentiel de repenser dès à présent l’évolution de notre commune pour les années à venir.

Les 2 délibérations prises offrent à la municipalité un répit face aux demandes des promoteurs, avant d’engager une réflexion plus globale sur les zones à urbaniser à court, moyen et long termes. Celle-ci devra s’inscrire dans une modification du PLU dès 2028, date imposée par la loi.

Est-ce à dire que l’on ne pourra plus construire du neuf ? Non, les particuliers pourront toujours détacher des lots sur leur terrain pour de nouvelles constructions et les zones déjà construites pourront être réaménagées notamment par des démolitions-reconstructions.

Le nouveau PLH, en imposant un pourcentage de logements à réhabiliter plutôt qu’à construire (10 % pour Voreppe), s’inscrit pleinement dans cette démarche d’économie d’espace.

Beaucoup voient dans le ZAN une contrainte ; voyons-le plutôt comme une chance de repenser la Ville.

Réduire la vacance des logements, réhabiliter, repenser les constructions, leur intégration à l’existant, les déplacements, la place de l’économie, des commerces et des services : autant de chantiers importants pour les années à venir qui impacteront notre commune.

Ajoutons à cela la capacité à vivre dans le cadre du changement climatique (que nous avons encore subi cet été) : végétalisation, véritables îlots de fraîcheur, dé-minéralisation…

Au-delà des dispositions réglementaires, c’est bien une vision globale de la vie quotidienne qu’il faut avoir pour adapter efficacement l’urbanisme de notre commune.

Agir en réaction comme aujourd’hui ne suffit pas, ne suffit plus.

Toutes ces évolutions devront se faire avec les habitants pour que Voreppe reste une ville dynamique, accueillante et vivable pour tous.