Disparition du « Parc Lefrançois »
Lors du conseil municipal du 26 juin 2025, la majorité a proposé non pas de donner un nom à un parc « sans nom », mais de débaptiser le parc Lefrançois pour le renommer parc Michel Hannoun.
Débaptiser ou renommer des lieux peut s’entendre lorsque les noms historiques posent des questions éthiques ou remettent en question les droits fondamentaux. Les exemples sont nombreux : quartier de la Négresse à Biarritz, fondation Abbé Pierre… C’est aussi pour ces raisons que nous avions demandé qu’il n’y ait pas de salle de l’école de musique du nom de Michael Jackson.
Mais en quoi monsieur Jean Lefrançois a-t-il démérité pour subir cette relégation ?
Nous avons refusé de voter cette nomination, non parce que nous remettons en cause l’action de Monsieur Hannoun sur le développement de la commune pendant ses mandats de Maire, mais parce qu’au vu d’éléments connus, son nom n’est plus porteur d’exemplarité ni de probité.
Michel Hannoun a été mis en examen en septembre 1996 pour abus de biens sociaux, recel, favoritisme et trafic d’influence. Lors du procès en 1ère instance, le président du tribunal s’est exprimé en ces termes : « L’accusation vous reproche, soyons clair, un enrichissement personnel financé par des prestations fictives ou largement surfacturées ».
En 2001, en 2ème instance, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 200 000 francs d’amende.
Lors du conseil municipal, Monsieur le Maire a dit : « Il n’a pas été condamné pour des faits liés à ses fonctions publiques ou associatives. S’il a eu des ennuis sur d’autres aspects, c’était sur des aspects plus personnels ». Un argumentaire surprenant …
Faut-il dissocier l’homme de l’élu, ou pour d’autres de l’artiste, du prêtre, de l’acteur… ? Ces deux réalités ne vont pas l’une sans l’autre.
Certains des choix de Monsieur Hannoun font qu’il n’est plus porteur d’exemplarité.
Certes, lorsqu’une personne a commis un délit, qu’il y a eu un procès, qu’elle a été jugée, qu’elle a purgé sa peine, il est normal qu’elle puisse continuer sa vie de citoyen. Mais on ne propose pas de la mettre en valeur en donnant son nom à un espace public.
Nous parlons ici d’un élu, d’abus de bien sociaux, et non de condamnation pour excès de vitesse ! Une autre analogie de Monsieur le Maire tout à fait surprenante.
Ce choix est une injure faite à tous ceux qui croient encore, comme nous, que les valeurs de probité, d’intégrité, d’absence d’intérêt personnel sont essentielles au vivre ensemble dans la justice et dans la paix et encore plus en tant qu’élus; valeurs qu’apparemment la majorité ne partage pas.